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Chiffres d’écoutes gonflés, succès fabriqués… la méga fraude qui gangrène l’industrie du disque

La tricherie massive dans le streaming, parfois par les artistes eux-mêmes, inquiète. Le ministère de la Culture a commandé une étude au Centre national de la musique, la Sacem a déposé deux plaintes et la police enquête sur d’éventuels cas de blanchiment.

« Tu t’attaques à un sujet très touchy ! Personne ne va vouloir en parler. Moi, je préfère ne pas savoir. » « Tout le monde accuse son voisin, mais en fait tout le monde est mouillé. » « C’est l’omerta, car on touche au crime organisé. » « C’est une zone de non-droit. » Contrairement à ce qu’on pourrait croire, on n’enquête pas sur un fait divers, juste sur de la musique. Mais s’il y a un sujet tabou aujourd’hui dans l’industrie du disque, c’est bien celui de la triche dans le streaming (gonfler artificiellement le nombre d’écoutes des chansons sur Internet) qui serait, selon beaucoup d’observateurs, très répandue. Voire massive.

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« On achète des faux streams avec de l’argent du trafic de drogue et on récupère de l’argent propre avec les revenus des écoutes », détaille un responsable de la filière.

Début 2017, le quotidien Les Échos avait récupéré un document interne du Snep, qui s’inquiétait que « certains artistes de rap cumulent des scores d’écoutes démesurées sur les plates-formes de streaming audio ».

« Tous les poids lourds du rap ont triché à un moment donné », assure l’ancienne employée d’une plate-forme de streaming.

«Nous sommes des analystes data et nous avons créé ce compte parce que nos alertes n’étaient pas entendues, explique l’un d’eux. (…) Et selon nous, le top des ventes n’a actuellement aucune valeur.» […]

Le Parisien

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