Interpellé mardi à Paris par les policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), ce Français de 42 ans est soupçonné d’avoir financé des organisations terroristes à l’aide de la commercialisation de miel depuis la Malaisie et d’avoir séjourné en zone irako-syrienne. Il a été mis en examen et écroué.
[…]Le « réseau Sekerci »
Les enquêteurs ont identifié « Abou Abeille » comme l’un des nombreux donateurs du « réseau Sekerci ». D’un genre nouveau, ce système de cyberfinancement du terrorisme avait été mis au jour par la Sdat à la fin de l’année 2020 : les membres du réseau achetaient des coupons de cryptomonnaie dans des bars-tabac avant de transmettre le QR code à leurs contacts en Syrie, lesquels convertissaient puis encaissaient l’argent par le biais de diverses manœuvres et complicités financières.
Les investigations ont révélé que les architectes de ce circuit financier clandestin, difficilement traçable à l’inverse des mandats cash, étaient deux djihadistes français notoires, membres de l’organisation djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, autrefois liée à Al-Qaïda : Mesut Sekerci et Walid Fekkar.
Âgés de 25 ans, présents en Syrie depuis 2013, ils vivraient aujourd’hui dans le nord-ouest du pays, dans l’un des derniers bastions djihadistes. Au moins 340 000 euros auraient transité sur leurs comptes, dont une grande partie proviendrait de fonds français. C’est en enquêtant sur les « alias » qui ont transmis des coupons au réseau Sekerci-Fekkar que les policiers ont découvert l’existence d’« Abou Abeille », proche d’un donateur actif.
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