Poupées voilées, doudous et livres sans visages… Dès le plus jeune âge, les enfants musulmans élevés dans des familles rigoristes sont imprégnés d’un islamisme qui se heurte à l’éducation reçue à l’école.
« Mamaaann ! Achète-moi la poupée » implore une fillette dans une librairie religieuse de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à deux pas de la mosquée du centre Tawhid. Cette poupée Chifa, métisse, voilée de blanc de pied en cap, permet d’apprendre ou de réviser « le Coran et les invocations » lorsqu’on lui presse le ventre. La mère préfère se concentrer sur un coffret Montessori des lettres arabes et sur les dizaines de livres moraux destinés aux 7-12 ans : dans la série proposée par les éditions Muslimkid, tous les personnages, même les plus jeunes, sont soit invisibles, soit sans visage.
A minima, ils n’ont pas d’yeux, conformément à l’islam rigoriste, qui prohibe les représentations humaines, même si, en dernière de couverture, un commentaire justifie hypocritement que « les personnages du livre sont sans expressions afin que l’enfant puisse développer son imagination ». Plutôt étranges, tout de même, ces images de combats médiévaux avec des lances et des épées brandies par des mains invisibles au milieu de chevaux sans cavalier. Et ce sang qui imbibe le sable, sans qu’aucun corps ne soit représenté.