En classe préparatoire, les enseignants déplorent une baisse de niveau en mathématiques. La faute, notamment, à la réforme du bac.
«En prépa, on retrouve des élèves qui ne savent pas calculer, incapables de résoudre une équation d’un niveau 5e ou 4e». C’est ainsi que cet enseignant de mathématiques dans une classe préparatoire scientifique bordelaise qualifie le niveau de ses étudiants. Au printemps 2023, la première promotion de bacheliers issus de la réforme du lycée va passer ses concours d’accès aux grandes écoles après un passage en prépa. Et leur niveau inquiète les professeurs.
Depuis le nouveau bac, les filières L, ES et S ont laissé leur place à des spécialités à la carte. Les mathématiques ont alors disparu du tronc commun pour être remplacées par une spécialité mathématiques de trois heures, qui peut être couplée avec une option «maths complémentaires» (3 heures) ou «maths expertes» (6 heures), d’un niveau plus élevé. Suite à cette réforme, d’après une note de la Depp, le service statistique du ministère de l’Éducation nationale, le nombre d’heures de maths dispensées a chuté de plus 18% entre 2018 et 2020, soit 33.500 heures en moins.
[…]«Les professeurs en terminale augmentent les notes pour plaire à Parcoursup. Le niveau d’exigence baisse et les notes montent. Ce qui rend notre recrutement difficile. D’où cette hétérogénéité de niveaux. Si on voulait détruire les maths, on ne s’y prendrait pas autrement.»
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