Le travail tue encore, si l’on en croit un avis du tribunal. Celui de Beauvais a condamné, ce jeudi, la société France Balayage, basée à Viefvillers dans l’Oise, et ses dirigeants. Dans les faits, l’un de leur conducteur, Christian, est décédé le jeudi 7 juillet 2016, vers 7h30, au volant de sa balayeuse de plusieurs tonnes. Employé depuis plus de quinze ans, il a perdu le contrôle de son véhicule sur l’autoroute A16, dans la Somme.
Les soupçons se sont donc tournés vers le rythme de travail de Christian, quasiment ininterrompu.
Il suffit de faire le décompte de ses heures travaillées : plus de 70 la semaine du 27 juin au 3 juillet 2016. Dans le Code du Travail, il est précisé, sauf dérogation, qu’un salarié peut travailler jusqu’à 10 heures par jour, sans dépasser un plafond de 48 heures par semaine. Avant son accident, le conducteur avait travaillé 12h30 le 4 juillet et 14 heures le 6 juillet. Le mercredi soir, Christian appelle sa femme et lui délivre ses derniers mots, prémonitoires, en évoquant ses employeurs : «Ils veulent ma mort.»
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Merci à Tara King.