08/11/2022
Il est le seul auquel l’assassin de Samuel Paty a adressé sur les réseaux sociaux la tête tranchée de l’enseignant, accompagné d’un message personnalisé. Il est aussi le dernier interlocuteur avec lequel Adboullakh Anzorov a été en contact avant d’être abattu par la police. « J’ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France. ». Le jeune terroriste de 18 ans d’origine tchétchène, pris en chasse par la Bac de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), n’aura pas le temps de lire la réponse qui lui est faîte. Plus tard, le mystérieux interlocuteur du terroriste, vraisemblablement installé dans la région d’Idlib, en Syrie, sera identifié comme étant Farrukh Fayzimatov, alias Faruq Shami. Un mois plus tôt, ce dernier avait appelé à perpétrer des attentats en France, en lien avec les caricatures de Charlie Hebdo.
Selon nos informations, le parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert ce lundi 7 novembre une enquête préliminaire, en marge du dossier Samuel Paty, à l’encontre de ce djihadiste originaire du Tadjikistan, dont l’ombre plane dans le dossier de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, perpétré le 16 octobre 2020, il y a déjà deux ans. L’enquête a été ouverte pour provocation à un acte terroriste direct au moyen d’un service de communication au public en ligne et a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT).
[…]Il conversait avec de jeunes radicalisés en France
Le PNAT considère que Faruq Shami a pu avoir une influence via cette vidéo sur des jeunes radicalisés. En effet, derrière ses multiples comptes professionnels et ses reportages en immersion, il apparaît que le blogueur djihadiste conversait avec de jeunes radicalisés en France, leur donnant des conseils sur la religion ou le djihad en utilisant des comptes Instagram anonymes. Comme le fameux « Dnevnik_71 », à qui Anzorov a envoyé son message de revendication de l’attentat contre le professeur.
Ce compte a été créé en septembre 2020 avec un numéro de téléphone roumain, et sous le nom d’utilisateur « Dnevnik_idliba » dont la traduction en russe signifie « Le journal d’Idlib ». En novembre 2020, les enquêteurs avaient interpellé en Haute-Marne Ismaïl G., un jeune homme de 18 ans d’origine tchétchène, ami virtuel d’Anzorov. Faruq Shami est soupçonné de l’avoir encouragé à passer à l’acte et d’avoir envisagé lui aussi de commettre un attentat après l’assassinat du professeur.
14/10/2022
INFO BFMTV – Les avocats d’Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste mis en cause dans ce dossier, ne comprennent pas pourquoi la justice ne cherche pas à mettre la main sur cet homme qui a été en contact direct avec l’assassin de Samuel Paty.
Son ombre plane sur l’enquête. Et si Faruq Shami était le véritable commanditaire de l’assassinat de Samuel Paty? Officiellement blogueur basé en Syrie, il est l’homme à qui Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty, a envoyé en premier la photo de la tête du professeur, le 16 octobre 2020, quelques instants seulement après l’avoir décapité dans les rues de Conflans-Saint-Honorine. C’est à lui également qu’il adresse sa revendication dans un message audio. Faruq Shami le félicitera chaleureusement, en répondant “Allahou akbar”.
Pourtant, selon les informations de BFMTV, aucune recherche, ni aucune procédure n’a été lancée à l’encontre de ce jihadiste russophone, originaire du Tadjikistan. Une situation qui interroge les proches du dossier.
Dans un communiqué en date du 28 juillet 2021, le Département du Trésor américain a fait savoir qu’il identifiait officiellement Farrukh Furkatovitch Fayzimatov (alias Faruq Shami) comme un recruteur, un propagandiste et un collecteur de fonds au service de l’organisation syrienne HTS.
Le mercredi 28 juillet 2020, le Département du Trésor US a annoncé de nouvelles sanctions à l’encontre d’un collecteur de fonds et recruteur de terroristes ayant fourni un soutien matériel à l’organisation Hay’et Tahrir Al-Sham (HTS).
C’est Farrukh Furkatovitch Fayzimatov (alias Faruq Shami), un citoyen du Tajikistan âgé de 26 ans, qui a été identifié comme étant un recruteur et un collecteur de fonds. Il se serait en fait servi des réseaux sociaux pour mener sa propagande pro-terroriste et aurait organisé des campagnes de collectes de fonds pour financer les activités de HTS impliquées dans la guerre civile syrienne.