Ces cinq spécialistes s’alarment de l’inflation des dysphories de genre. Et ils pointent le risque des traitements hormonaux précoces des mineurs sur leur santé psychique et physique future. À rebours d’un Duch protocole qu’ils jugent trop interventionniste et dont ils contestent la validité, ils invitent les praticiens français à s’inspirer des revirements chez nos voisins pour changer leurs pratiques.
Alors que les cas d’enfants et d’adolescents présentant un questionnement identitaire associé à une demande de « changement de sexe » augmentent de façon exponentielle en France et en Occident [2], un nombre grandissant de cliniciens, de chercheurs et d’associations médicales internationales interrogent la validité scientifique de la prise en charge prônée par le Dutch protocol ou protocole néerlandais [3] qui a été mis en place voici plus de 20 ans pour traiter les jeunes présentant une dysphorie de genre et qui reste la norme aujourd’hui. Cette approche est préconisée par l’Association mondiale des professionnels pour la santé transgenre (WPATH) au nom du droit à l’autodétermination de chacun, quel que soit son âge. En France, les consultations spécialisées « transidentité » ouvertes dans la plupart des villes ont le plus souvent appliqué jusqu’à ce jour ce protocole WPATH : diagnostic établi sur le seul « ressenti », promotion de la transition sociale, bloqueurs de puberté au stade 2 de Tanner, hormones croisées à partir de 16 ans voire mastectomie pour les filles avant la majorité avec accord parental.
Les médecins qui appliquent ce protocole, affirment une innocuité et réversibilité totale des bloqueurs de puberté, prescrits, soulignons-le, hors AMM. Des études récentes et encore en cours pointent les effets secondaires non seulement osseux, mais aussi neurocognitifs et sexuels de ces traitements. En ce qui concerne les effets des hormones croisées (notamment la testostérone pour les filles) également prescrites hors AMM à un âge jeune, elles engagent la vie entière : les effets secondaires et les risques sanitaires sont nombreux sur le moyen et le long terme. Un adulte entamant sa transition sociale et médicochirurgicale possède la maturité suffisante pour prendre cette décision; mais, est-ce le cas d’un adolescent en pleine métamorphose pubertaire ?
Pour justifier l’intervention médicale précoce, les médecins de genre arguent du risque accru de suicide chez ces jeunes. Toutefois, les études allant dans ce sens sont critiquées pour leur méthodologie. Il y a peu de preuves que la transition médicale diminue les taux de suicide, peu de preuves encore pour affirmer que les bloqueurs de la puberté sont nécessaires pour prévenir le suicide [4].
Des demandes en forte augmentation
Depuis environ 10 ans, et plus encore ces deux dernières années en France, la très forte augmentation de demandes de transition médicale en Europe concerne une autre population que celle sur laquelle a été établi le Dutch protocol, fort différente des personnes transgenres aujourd’hui adultes (nées hommes pour la plupart). Cette nouvelle population est composée de plus de 75 % de filles qui déclenchent rapidement, entre 12 et 17 ans, une « dysphorie de genre » en ayant souvent fréquenté intensément les réseaux sociaux numériques où elles trouvent des jeunes influenceurs auxquels elles s’identifient, alors qu’aucun signe antérieur ne montrait une identification au sexe opposé. 50 à 70 % de ces jeunes présentent des troubles neurodéveloppementaux et/ou psychiatriques (HPI, troubles anxio-dépressifs, TCA, dépressions…) ainsi qu’un questionnement, fréquent à l’adolescence, sur leur orientation sexuelle. Il a été montré que les jeunes porteurs de troubles psychiques qui transitionnent n’auront pas d’amélioration dans leur vie [5].
[…]Le Quotidien du Médecin (article complet dispo en un clic sur une archive)
(Merci à Kroc Blanc / Fdenews)