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ENTRETIEN – Le navire humanitaire Ocean Viking a accosté à Toulon, ce 11 novembre, avec 230 migrants à son bord. Ce geste symbolique risque de créer un appel d’air et s’inscrit dans un contexte de faillite de notre système d’immigration et d’intégration, explique l’essayiste Malika Sorel-Sutter.

FIGAROVOX. – La France va finalement accueillir l’Ocean Viking. Avait-elle le choix ? N’est-ce pas un acte d’humanité ?

Malika SOREL-SUTTER. – Voilà longtemps que nous savons que les pays européens sont confrontés à des filières d’immigration clandestine bien organisées qui rapportent beaucoup d’argent à des passeurs. Accueillir, c’est donc envoyer le signal, aussi bien aux passeurs qu’aux migrants, qu’il est possible de forcer les frontières d’un pays. Accueillir, c’est, dans les faits, encourager d’autres candidats à se lancer à leur tour dans un voyage dans des embarcations de fortune, et c’est à ce titre se rendre complice d’un phénomène qui se termine parfois en drame lorsque les embarcations font naufrage. Je ne vois donc pas où réside la dimension d’« humanité ». Confrontée au même problème, l’Australie avait bien réagi en interceptant les embarcations pour les reconduire à leur point de départ. C’est le seul moyen de mettre rapidement fin aux filières de traite d’êtres humains.

La situation est-elle comparable à celle de la crise migratoire de 2015 ? Ce geste symbolique peut-il créer un appel d’air ?

La France est le maillon faible de l’Europe. Elle apparaît terriblement vulnérable car non défendue. Bien sûr, cela créera un nouvel appel d’air comme chaque fois que l’État a procédé à des régularisations de clandestins. Nous assistons au triomphe des passeurs et de tous ceux qui souhaitent rallier l’Europe sans y avoir été invités, ou qui s’y maintiennent de manière illégale. La France est perçue comme un eldorado en raison de son niveau élevé de protection sociale et du fait que l’État accorde aux nouveaux entrants, y compris en situation illégale, de nombreux avantages matériels qu’il n’accorde parfois même pas à sa propre population. C’est ce que j’ai appelé la préférence étrangère qui se résume en un « dernier arrivé, premier servi ».

(…) L’immigration a d’ores et déjà des conséquences sur la composition de la population. En 2017, selon l’Insee, 44% de la hausse de la population provient des immigrés. Dès 2011, en Île-de-France 46,2% des naissances étaient déjà issues d’au moins un parent né à l’étranger, quand pour la région Paca ce chiffre s’élevait à 32,5 % et en Rhône-Alpes 28,3 %.

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