La crise diplomatique de l’Ocean Viking, est-ce le premier test du gouvernement Meloni face à la France ?
CATHERINE COLONNA. C’est une très forte déception sur le fond. L’Italie ne respecte ni le droit international, ni le droit de la mer. La règle est celle du port sûr le plus proche : le navire était près des côtes italiennes. Compte tenu du refus obstiné et du manque d’humanité de l’Italie, nous avons accueilli exceptionnellement le navire. Je tiens à saluer l’élan de solidarité des autres États que nous avons consultés et qui sont onze à avoir indiqué leur intention d’accueillir des migrants sur leur sol.
Est-ce vraiment une surprise de la part d’un gouvernement d’extrême droite ?
La décision est choquante. Des mécanismes européens d’aides et de répartition de l’effort de solidarité fonctionnent pourtant. Le communiqué où Giorgia Meloni considère en parlant en notre nom, que c’était à la France de les accueillir, entre en contradiction totale avec nos échanges. Ces méthodes ne sont pas acceptables.
Quel avenir pour la relation franco-italienne, la rupture est consommée ?
Il y aura des conséquences si l’Italie persiste dans cette attitude. De notre côté, nous avons suspendu le dispositif de relocalisation de migrants provenant d’Italie et renforcé les contrôles aux frontières franco-italiennes. Il faut rappeler Rome à son devoir d’humanité. En espérant qu’elle comprenne le message.