Le créateur de l’émission Chefs d’œuvre en péril Pierre de Lagarde est mort à l’âge de 90 ans ce mardi 15 novembre 2022.
Sa passion pour le patrimoine est survenue dès l’adolescence, lui qui aimait sillonner la France pour visiter des églises ou encore des châteaux. Au fil du temps, la sauvegarde de ce patrimoine est devenue l’une de ses missions. Après avoir débuté sa carrière de journaliste à l’ORTF, au Journal Parlé, il a créé son émission culte Chefs d’œuvre en péril, d’abord à la radio puis à la télévision sur la chaîne publique Antenne 2. Entre 1962 et 1974, il a ainsi sauvé de la ruine plus de cent cinquante monuments.
De 1964 à 1992, Pierre de Lagarde a organisé dans le cadre de ses émissions un concours national pour faire connaitre et récompenser les sauveteurs de monuments les plus méritants. Il a en outre lancé le magazine Monuments en péril en 1971, dont il était le rédacteur en chef durant cinq belles années. En parallèle, il se consacrait à l’écriture de livres consacrés au patrimoine, mais aussi sur des thèmes littéraires et religieux qu’il affectionnait également beaucoup. Il a d’ailleurs reçu le Prix de l’Académie française pour La Mémoire des pierres et le Prix littéraire européen pour Le Grand duel.
Sa passion et son amour lui ont permis d’être fait chevalier de la Légion d’honneur et chevalier des Arts et lettres. Il a également reçu le Prix Media/Art de l’Unesco en 1991.
L’histoire démarre sur un bête fait divers : la disparition, dans l’église d’Allouville-Bellefosse, d’une statue fort ancienne de sainte Barbe. Pierre de Lagarde, journaliste à Paris Inter, l’ancêtre de France Inter, est dépêché sur place, où il découvre le pot aux roses : c’est le curé, avec la complicité du maire, qui, pour électrifier les cloches, avait vendu sainte Barbe ! Son petit reportage ne passe pas inaperçu. Dans les jours qui suivent, il reçoit des dizaines de lettres d’auditeurs qui déplorent, dénoncent, s’insurgent de l’état d’abandon du patrimoine de leur petit coin de France, et des dégâts d’un progrès dévastateur quand il ne s’agit pas de vols purs et simples.
Pierre de Lagarde se pique au jeu, et imagine, d’abord à la radio, puis à la télévision, l’émission Chefs-d’œuvre en péril, qui connaîtra plus de trente ans de succès. (…) A l’époque, Pierre de Lagarde montre non seulement les outrages du temps, des vandales ou de la spéculation immobilière, mais il accompagne, soutient, encourage les fous de vieilles pierres, les solitaires qui soulèvent des montagnes, les bénévoles qui charrient des cailloux, et tous les allumés attachés à l’histoire de leur coin, aux savoir-faire ancestraux, à un certain art de vivre.