Ça y est, après un précédent congrès déjà houleux, le Planning familial a acté une orientation intersectionnelle et exclu des associations départementales qui voulaient garder la laïcité dans leur statut.
Ça ne s’arrange pas au Planning familial. Lors de son dernier congrès, qui a eu lieu du 4 au 6 novembre, le mouvement a acté officiellement une ligne « intersectionnelle », au détriment d’une motion qui proposait de maintenir une orientation universaliste. Dans son communiqué de presse, le Planning annonce ainsi : « Le mouvement a choisi d’affirmer plus fort son positionnement de mouvement féministe intersectionnel c’est-à-dire qu’il prend en compte les multiples rapports de domination subis par les personnes. Ainsi, le Planning familial a voté, entre autres, en faveur d’une meilleure inclusion des personnes grosses, des femmes voilées ou portant le voile et pour une mixité sociale accrue au sein de son mouvement. » Ce qui fait réagir certaines militantes. « C’est un paradoxe, puisque, en Iran, les femmes se battent pour retirer leur voile…, déplore Monique Lemoine, coprésidente du Planning familial du Loiret, dont l’association départementale a été exclue de ce congrès. L’intersectionnalité est un concept utilisé dans les études de genre, mais cela fait belle lurette qu’on le met en place sans avoir besoin de le dire, mais nous, nous ne l’opposons pas à l’universalisme. »
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Inquiétant aussi, le fait que certaines associations départementales aient été exclues de ce congrès pour n’avoir pas mis en conformité leurs statuts, que le Planning veut unifier. L’association du Loiret a été bannie… pour avoir, entre autres, revendiqué de garder le terme « laïcité ». « C’est une suppression idéologique et politique », dénonce Monique Lemoine. En 2019, le Planning avait déjà voulu effacer de sa charte le mot « laïcité », mot qui avait finalement été plébiscité et conservé à l’issue du vote.