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24/11/22

Archétype de la ville moyenne où il fait bon vivre, la préfecture des Deux-Sèvres voit le trafic de stupéfiants monter en flèche. Reportage.

‘est la porte du Marais poitevin, la capitale française des mutuelles – siège de la MAIF, de la Maaf et de la Macif – mais aussi la ville de l’angélique, plante qui, confite, aurait la vertu médicinale de rendre heureux. Ces dernières années, hélas, Niort est aussi devenu un hub pour des substances euphorisantes moins anodines. Tout indique que la ville voit transiter un trafic de cocaïne démesuré par rapport à sa taille (60 000 habitants, le double avec l’agglomération). Les affaires au tribunal correctionnel se succèdent, avec des saisies d’argent et de drogue en quantité impressionnante. En mai, un passeur a été arrêté à la gare avec dans son estomac 1,3 kg de gélules de cocaïne, soit plus de 85 000 € de valeur marchande au détail (le gramme se négocie localement à 66 € environ). En 2018, les Deux-Sèvres étaient le deuxième département en termes de saisies de cocaïne.

Pourquoi Niort ? Probablement parce qu’il y avait une place à prendre, du point de vue des trafiquants. Il y a quelques années encore, les consommateurs niortais montaient reconstituer leur stock à Nantes, à Paris, voire à Lille, pour bénéficier de prix plus intéressants. « Aujourd’hui, ce sont plutôt les Nantais qui viennent s’approvisionner à Niort », souligne le procureur Julien Wattebled. Niort n’est d’ailleurs pas un cas isolé. D’autres villes de l’ouest réputées tranquilles comme Nantes, Vannes, Brest ou Alençon ont vu le trafic de drogue (cocaïne mais aussi cannabis) monter en puissance ces dernières années. Les principaux spots de trafic s’y trouvent dans les quartiers sensibles : Malakoff et le Breil à Nantes, Kercado et Ménimur à Vannes, Pontanézen à Brest, Perseigne à Alençon, le Clou-Bouchet à Niort. (…)

Le Point


16/10/13

L’ignoble rumeur de Niort au service du racisme

Des milliers d’immigrés du 93 invités par la maire à s’installer en ville ? Un ragot qui fait le bonheur de l’extrême droite…

Publié le

Mercredi 16 Octobre 2013

À Niort, ville tranquille de la vallée de la Sèvre, ce n’est plus la météo qui alimente les discussions. De rues en places, une menace minerait la cité… l’envahissement de la commune par des hordes d’habitants noirs et arabes. Tout le monde le dit, la maire socialiste a passé un accord avec le conseil général de Seine-Saint-Denis. En échange d’argent, elle a accepté d’accueillir des milliers de résidents séquano-dionysiens. Mettant en grave danger le Niortais de souche…

Depuis trois ans, cette rumeur prend de l’ampleur, malgré les démentis officiels. « En juillet dernier, ça s’est emballé. Et depuis, ça prend de l’ampleur », témoigne la maire (PS), Geneviève Gaillard. Qui a donc décidé, vendredi dernier, de porter plainte contre X, pour tenter de mettre un terme à cet emballement nauséabond qui lui prête un mariage mixte. Bien sûr, les ragots ne sont pas chose nouvelle. En atteste la « rumeur d’Orléans » à la fin des années 1960, mise en pièce par Edgar Morin. Ils peuvent prêter à rire mais aussi s’avérer dangereux. La rumeur de Niort participe à faire rimer insécurité et immigrés, et à pourrir un climat social déjà difficile dans une ville où le revenu annuel moyen des ménages plafonnait, en 2009, à 22 500 euros, contre 25 000 euros au niveau national. Dans ce contexte tendu, il est facile de désigner un bouc émissaire.

(…) L’Humanité

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