20/10/16
Le comédien, vulgarisateur à succès de l’histoire de France, devait donner une conférence le 4 novembre prochain pour des collégiens dans la ville de Trappes, à l’initiative du salon Histoire de lire de Versailles. C’était sans compter la mobilisation de deux enseignants militants du Front de gauche qui ne partagent pas son approche de l’histoire.
«Lorànt Deutsch devant nos élèves ? Ce sera sans nous», ont clamé haut et fort Nicolas Kaczmarek et Marie-Cécile Maday, enseignants d’histoire-géographie à Trappes, dans un billet publié sur un blog le 12 octobre dernier. Selon eux, des pressions ont été «exercées conjointement par les organisateurs et par l’inspection pédagogique régionale d’histoire-géographie sur les chefs d’établissement», pour rendre cette sortie, à l’origine facultative, obligatoire. Ils estiment même que « la venue de M. Deutsch à Trappes n’est que la conséquence de l’idée selon laquelle les élèves des quartiers populaires du département, d’ascendance immigrée récente, ne seraient pas assez attachés à la République. L’urgence serait de leur faire aimer la France et la République, et le seul moyen pour y parvenir serait de les divertir et de les émouvoir dans une Histoire de France présentée sous la forme d’un roman national. Nous dénonçons fermement ce projet et les principes qui l’animent », peut-on lire.
Et de mentionner plus tard les «images d’Épinal» véhiculées par le comédien sur la France. […]
Une position que ne partage pas le principal intéressé. Interviewé ce jeudi par Le Figaro, l’écrivain, qui a choisi d’annuler sa visite, dénonce un parti pris idéologique et fait référence au militantisme de deux enseignants encartés au Front de gauche. Ces deux enseignants, dont je ne remets pas du tout les compétences en cause, sont des militants du Front de gauche. « Leur démarche est, me semble-t-il, idéologique. Je souhaite simplement rencontrer les élèves pour leur faire partager ma passion de l’histoire. Eux, ils se servent de l’histoire pour faire passer des idées politiques», explique-t-il. «Ceux qui me reprochent d’être un historien militant sont souvent des militants du Front de gauche qui n’hésitent pas à professer leur idéologie. C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. Je reconnais humblement avoir parfois tenu des propos à l’emporte-pièce sur les plateaux de télévision. Mais je n’ai jamais été encarté dans le moindre parti politique», se défend-il. […]