03/12/22
Suite à des tirs de mortiers et de projectiles contre le commissariat de Compiègne dans la nuit du dimanche au lundi 8 août, trois individus avaient été interpellés. Souleymane Camara, l’un d’entre eux, était jugé ce jeudi 11 août au tribunal de Compiègne pour complicité de violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique.
«Monsieur Camara ne s’est pas trouvé là par hasard. Il a 27 ans et fait partie des grands du quartier. Il connait la physionomie du Clos-des-Roses, il y passe une partie de son temps libre, il sait très bien que les violences urbaines y sont particulièrement fréquentes, il s’est maintenu sur place et a laissé son véhicule à libre disposition des jeunes qui lançaient des pierres. Cette nuit-là, sans monsieur Camara et son véhicule, vous n’avez pas de violences contres les policiers.» Marie-Céline Lawrysz, la procureure de la République, en est convaincue : Souleymane Camara, interpellé trois jours plus tôt en plein Clos-des-Roses — et dans la voiture duquel ont été alors retrouvés «quatre pavés de tailles différentes» —, s’est rendu complice des violences dont les policiers du commissariat de Compiègne ont été les victimes dans la nuit du 7 au 8 août dernier.
Toutes les caméras détruites
Six policiers sortent alors des murs du commissariat pour regagner leur véhicule de service : ils sont à leur tour pris pour cible par les émeutiers, qui finissent par disparaître dans la nuit. Puis c’est le retour au square Berlioz, où ont eu lieu, un peu plus tôt, les premières échauffourées. Cette fois, une trentaine «d’individus hostiles, habillés de noir et le visage dissimulé», attendent les policiers pour en découdre. Les émeutiers ont pour eux l’avantage du nombre : les policiers ne sont que six en face d’eux. Nombreux jets de pavés, nouveaux tirs de mortiers d’artifice — certains jeunes n’oubliant pas, dans le chaos, de filmer la scène avec leur téléphone portable. Dépourvu de caméras de vidéo-surveillance — toutes détruites aussitôt installées —, l’endroit est par ailleurs dépourvu d’éclairage public. Malgré cela, les policiers peuvent constater que certains jeunes font des allers-retours entre plusieurs véhicules pour se ravitailler en projectiles. Et notamment une Clio de couleur blanche, portières grandes ouvertes. Désirant riposter, les policiers font alors usage de gaz lacrymogène, de leurs LBD (Lanceur de Balles de Défense) et même d’une grenade de désencerclement. Une nouvelle scène de violences urbaines comme Compiègne en a connu près d’une centaine depuis deux ans, ne manquera pas de rappeler dans ses réquisitions la procureure de la République.
08/08/22
Deux « épisodes de violences urbaines » ont éclaté à Compiègne dans la nuit du 7 au 8 août. Trois individus ont été placés en garde à vue. Le premier épisode de violence a éclaté au square Berlioz, dans le quartier du Clos des Roses, qui a déjà été plusieurs fois le théâtre d’affrontements entre certains jeunes et des forces de l’ordre depuis l’hiver dernier. Des policiers ont reçu des projectiles. Un second épisode a ensuite éclaté un peu plus tard dans la nuit, alors que des individus ont tiré au mortier d’artifice directement sur le commissariat.
Dans un communiqué, le maire (LR) de Compiègne Philippe Marini laisse entendre que les violences sont des représailles envers les forces de l’ordre qui “multiplient les opérations afin de perturber le trafic” de drogue. “Ceci est inacceptable. Les forces de police font un travail remarquable et prennent des risques tous les jours pour assurer notre sécurité. Je salue leur courage et leur détermination, a-t-il ajouté. Ces intimidations n’arrêteront pas notre résolution à lutter contre tous les trafics. Nous continuerons à multiplier les opérations dans nos quartiers et nous ne relâcheront pas la pression.” Il demande par ailleurs des renforts de policiers nationaux pour faire face à la situation.