03/12/22
« Je sais que je vais pleurer quand ils vont enlever le kiosque », prévient Sylvie, employée du Kiosque des fontaines, face à la tour Eiffel. La douzaine de kiosques des abords de la Dame de fer est sommée de partir d’ici la fin de l’année 2022 par la Ville de Paris, en vue des travaux de rénovation de la tour Eiffel prévus pour accueillir les Jeux olympiques 2024.
02/12/22
Sous couvert de travaux en vue des Jeux olympiques, la Ville de Paris a décidé d’expulser avant la fin de l’année la douzaine de kiosquiers officiels qui proposent des souvenirs et des denrées alimentaires près de la tour Eiffel et du Trocadéro. Un manque à gagner estimé à plus de 10 millions d’euros qui pourrait profiter au marché noir.
Durant toute l’année 2023, au pied de la tour Eiffel, si les vacanciers ont soif, veulent déguster des churros ou s’acheter un porte-clé de la Dame de fer, ils n’auront pas le choix. Il leur faudra se tourner vers les draps tendus sur le macadam par les vendeurs à la sauvette qui se répartiront un « gâteau » estimé à plus de dix millions d’euros par an. Car la Ville de Paris a décidé d’expulser tous les kiosquiers autour du Trocadéro et de la tour Eiffel, le monument emblématique de la capitale.
Cette douzaine de petits commerçants officiels — payant un loyer dépassant souvent 100 000 euros annuels et employant chacun une dizaine de vendeurs, afin d’écouler nourriture ou souvenirs — refuse de quitter ces sites touristiques. Mais la mairie multiplie les procédures pour les obliger à partir.
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« Les kiosques ne dérangent absolument pas, ils ne sont même pas situés sur les coins de pelouse qui doivent être créés, plaide Me Charles-Édouard Forgar qui défend plusieurs commerçants. En plus, si besoin, les kiosques peuvent être déplacés avec un simple transpalette pour être posés où la mairie le souhaitera, au moins jusqu’à fin 2023. Mais la Ville n’a jamais répondu. La vérité, c’est que ce chantier, c’est un enfumage pour se débarrasser des kiosquiers. Pour certains, leur concession court pourtant jusqu’à 2025, et aucune indemnité n’a été proposée… »
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Pendant l’été, la mairie de Paris a lancé un appel d’offres pour toutes ces concessions qui ne seront pourvues qu’à l’issue des travaux, donc début 2024 — laissant le champ libre au marché noir pendant les chantiers
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Sa fille Juliette renchérit : « C’est mon métier aussi, je n’ai même jamais réfléchi à ce que je pourrais faire d’autre. Et même pour l’image de Paris, durant un an, ça va donner quoi ? Tous les gens qui veulent grignoter quelque chose iront acheter à des gens dans la rue qui ne respectent aucune règle d’hygiène ? »
« Notre kiosque, c’est notre bébé »
Déjà, les vendeurs à la sauvette tiennent le pavé. Le soir surtout, certains écoulent par exemple des châtaignes grillées sur un barbecue de fortune. « Ils font fonctionner ça avec des bouteilles de gaz, c’est hyper dangereux », lâche Baptiste qui tient un kiosque alimentaire sur les quais, face à la tour Eiffel avec son associée Tatiana. Proche de la trentaine, ce duo a pris un crédit pour près de 300 000 euros afin d’investir dans ce commerce qui a ouvert fin 2019.
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