L’île européenne de Chypre a expulsé 70 % des migrants entrés illégalement dans le pays en 2022, soit 7 000 personnes. Un nombre record d’expulsions facilité par des accords avec les pays d’origine, comme l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan et le Vietnam.
Chypre est de plus en plus prisée par les exilés, notamment africains, comme porte d’entrée en Europe. Mais l’île européenne est aussi le pays membre de l’Union européenne (UE) qui expulse le plus de migrants, en proportion avec sa population.
Près de 7 000 personnes ont été renvoyées depuis ce territoire vers leur pays d’origine depuis le début de l’année 2022, ce qui représente 70 % des personnes entrées illégalement dans le pays, a indiqué, jeudi 1er décembre, le ministre de l’intérieur Nicos Nouris. Un chiffre qui a bondit en une année. En 2021, Chypre avait rapatrié seulement 17 % des migrants arrivés sans autorisation.
Ce nombre record d’expulsions a été permis grâce à la signature d’accords entre Nicosie et des pays comme l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan et le Vietnam. Toutefois le ministère chypriote n’a pas précisé la nationalité des 7 000 expulsés.
Les retours de migrants sont aussi facilités par un bureau nouvellement créé, en charge de la coordination des activités de différents ministères et agences de l’État, notamment le service d’asile, la police et l’agence européenne des frontières Frontex.
Une zone tampon perméable aux passages clandestins
Sur l’île, les demandes d’asile ont atteint le nombre de 18 345 entre janvier et octobre de cette année. Le nombre de personnes dont la demande d’asile est en attente ou qui se sont déjà vu accorder un statut de protection plus limité équivaut à plus de 6 % de la population de Chypre, d’après le ministère de l’Intérieur.
La grande majorité des demandeurs d’asile arrivent à Chypre par la Turquie. Après avoir obtenu un visa étudiant, ils prennent un vol pour Ercan, une ville située dans la partie nord de l’île, sous occupation turque. Puis ils traversent ensuite la zone tampon.