Existe-t-il un lien entre immigration et délinquance? L’exécutif répond avec des nuances différentes à cette question. Élisabeth Borne juge ce lundi dans Le Figaro qu’il faut “dire la vérité telle qu’elle est, tout en étant vigilant à ne pas faire des amalgames” et qu’il ne “faut pas faire un court-circuit entre immigration et délinquance“.
“On ne va pas cacher les statistiques qui existent sur la délinquance dans les grandes métropoles. En même temps je crois qu’il ne faut pas faire un court-circuit entre immigration et délinquance“, explique la Première ministre dans les colonnes du journal, à la veille d’un débat sur la politique migratoire à l’Assemblée nationale. Celui-ci sera suivi par la présentation d’un projet de loi du gouvernement au premier trimestre 2023.
Gérald Darmanin fait entendre un autre son de cloche que la Première ministre. Interrogé lors d’un entretien au Figaro sur l’existence d’une corrélation entre immigration et délinquance, il déclarait: “Aujourd’hui, les étrangers représentent 7% de la population française et commettent 19% des actes de délinquance. Refuser de le voir, ce serait nier le réel“.
Quelques mois plus tard, Marine Le Pen avait estimé que Gérald Darmanin donnait raison au Rassemblement national sur “un certain nombre de sujets essentiels“, dont “le lien entre immigration et délinquance”.
De son côté, Emmanuel Macron s’en était tenu à une position, pour le moins ambiguë, sur France 2 le 26 octobre dernier. “Je ne ferai jamais un lien existentiel entre l’immigration et l’insécurité”, avait d’abord avancé le président de la République. Tout en soulignant ensuite que “quand on regarde la délinquance à Paris, la moitié des faits viennent de personnes qui sont des étrangers soit en situation irrégulière soit en attente“.