09/12/22
08/12/22
🗣️«Je suis fière d’être femme. Avec ces théories, on est en train de bousiller la femme, elle ne va plus exister (…) Une pianiste me dit que c’est en train d’arriver dans le piano parce qu’il y a plus de touches blanches que de touches noires» explique-t-elle à @CNEWS 3/3 pic.twitter.com/3yX7a2GrtS
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) December 8, 2022
07/12/22
Le cours du soir ne reprendra pas à la rentrée. Des élèves se sont plaints de discrimination. La professeure ne souhaitait pas que deux hommes ou deux femmes dansent ensemble.
Un tango se danse-t-il forcément entre un homme et une femme ? Deux hommes peuvent-ils performer en duo des pas de paso-doble avec autant de panache et de « légitimité » qu’un couple affiché hétérosexuel ? Dans la rumba ou le cha-cha-cha, le sexe détermine-t-il la position dominante ou dominé des danseurs ? Ces questions ont atterri dans les bureaux feutrés de la direction d’une des plus prestigieuses écoles de la République française, à la suite de plaintes d’étudiants en interne.
(…) Au cœur de la polémique, « des plaintes d’étudiants dénonçant des propos sexistes, dégradants, discriminatoires, racistes », à l’encontre de cette professeure, justifie le porte-parole de l’IEP. Élisabeth (le prénom a été changé), 21 ans, qui fréquente un des cours de danse, précise que « des étudiants ont dénoncé le sexisme de Valérie, jugée old school. Ils étaient mal à l’aise. » Sébastien Thubert, directeur de la vie de campus et de l’engagement à Sciences Po, affirme « avoir alors pris les choses au sérieux ».
(…) L’école a donc contacté Valérie, lui demandant de changer sa sémantique et de switcher les termes « homme-femme » pour « leader-follower », sans distinction de sexe.
Contactée mardi soir, cette dernière assume, mais se défend : « Je n’ai eu aucun propos discriminatoire ni vexatoire. Je reconnais et réaffirme donner mes cours en disant hommes et femmes. Ce ne sont pas des termes insultants mais réels. » Selon Valérie, « dans la danse de salon, il y a une notion de séduction entre des couples d’hommes et de femmes. Deux femmes qui dansent ensemble, franchement, je trouve ça moche. » Et de brandir ses références : Ginger Rogers et Fred Astaire (1938), Dirty Dancing (1987), Grease (1978). « C’est toujours l’homme qui porte la femme. »
Au final, Valérie, qui n’a pas voulu se « plier » à Sciences Po et « sa nomenclature », se désole : « On me censure. Je ne marche pas à la dictature. Le politiquement correct, il faut oublier ! À quand Le lac des cygnes avec un cygne poilu ? »
La montée du totalitarisme woke à Sciences Po Paris n’est pas une nouveauté. En cette fin d’année 2022, une professeur de danse, attachée au respect de son art, en a fait les frais. Refusant de se soumettre à la doxa woke et à la théorie du genre, cette enseignante a été contrainte d’abandonner son poste. Récit.
Contacté, Science Po n’a pas donné suite à nos sollicitations.
« Des propos à caractère discriminatoire »
Forte de ses ascendances corréziennes et hautes-savoyardes, Valérie refuse de baisser les bras face à l’emprise woke. Après huit années de bons et loyaux services à Sciences Po, cette professeur passionnée de danse préfère se retirer plutôt que de se soumettre aux impératifs de la théorie du genre.
Tout débute à la rentrée universitaire 2022. Sans qu’elle ne le remarque, Sciences Po modifie les catégories d’inscription pour ses cours de danse. Fini « homme » et « femme » ; désormais, place à une nouvelle classification : « leader » et « follower ». « Au début, je me suis dit qu’ils avaient mis les catégories en anglais pour qu’elles soient plus compréhensibles par les élèves étrangers », raconte-t-elle naïvement. Mais rapidement, l’enseignante déchante. Dès les premiers cours, ne tenant pas compte de la nouvelle nomenclature, elle décide de répartir ses élèves selon les catégories « homme » et « femme ». La sentence ne se fait pas attendre.
« J’ai reçu un coup de téléphone de Sciences Po. Ils m’ont dit qu’un élève s’était plaint de mon comportement, que je l’avais mis mal à l’aise. Ils m’ont demandé de respecter les “principes d’inclusion” et la charte éthique de l’école », explique-t-elle auprès de BV. Mais Valérie refuse de se soumettre à de telles injonctions. Elle leur explique que la danse est « un art de complémentarité », que la femme ne peut être réduite au rôle de « followeuse » (« suiveuse ») et que la nature physique et biologique est faite pour que les hommes dansent les rôles d’hommes et les femmes les rôles de femmes. Malgré les justifications, rien n’y fait. La direction de la vie de campus et de l’engagement lui explique alors, dans un échange de mail que BV a pu consulter, que « des propos avaient été perçus par certain.e.s étudiant.e.s comme non adaptés » (sic). Et d’ajouter : « Les propos à caractère discriminatoire ou perçus comme tels notamment liés à l’orientation sexuelle n’ont pas leur place dans les activités que nous proposons à nos étudiant.e.s » (sic). Autrement dit, si Valérie souhaite continuer à donner des cours aux élèves de Sciences Po, elle ne devra désormais plus constituer les couples sur la base « du genre ou sexe des participants ». Pour Valérie, « c’est de la folie ! »
(Merci à CoucouCestLeR)