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Quand de grandes personnalités de gauche évoquaient discrètement le “grand remplacement” avec Jean Raspail : l’analyse de Mathieu Bock-Côté (MàJ)

10/12/22

Extraits :

Emission intégrale :

9/12/22

Le Catalogue de la vente :


Jean Raspail et la submersion migratoire

Le Camp des saints n’est ni un pamphlet ni un manifeste, mais un roman. Un roman illuminé et halluciné, écrit sous le signe d’une fulgurance prophétique, disait Raspail, hanté par l’arrivée d’une immigration de masse qui condamnerait l’Europe à la noyade, à travers un événement cataclysmique, soit le grand départ d’une flotte de désespérés et de miséreux en Inde, conquérants non violents à la recherche d’une nouvelle terre promise, qui mettent le cap sur la France. Ceux qui composent cette flotte dépenaillée n’ont pas un visage angélique.

Chez Raspail, cette invasion pacifique se déroule en quelques jours, même s’il annonce que la première vague migrante en appelle bien d’autres ensuite. Il ne s’agit pas d’un processus se déployant sur plusieurs décennies, que les hommes comprendraient seulement lorsqu’il serait devenu irréversible, mais d’un événement qui oblige chacun à se positionner. Raspail analyse la réaction des Occidentaux devant cette marée qu’ils ont le temps de voir venir, et contre laquelle ils pourraient théoriquement réagir s’ils le voulaient – mais ils ne le veulent pas. Car c’est le thème central du Camp des saints : les élites occidentales sont non seulement paralysées, mais excitées, par le fantasme d’un grand recommencement. La multiplication des «transes repentantes» révélerait une civilisation «victime d’une dégénérescence de la pitié». La presse abrutit l’opinion, la conditionne au renoncement. Les autorités religieuses font de même. De grands mots hypnotisent les consciences, les sidèrent, et transforment le désir de préservation des peuples en réflexe honteux, réservé à ceux qui, dans la population, consentent à leurs plus viles pulsions.

(…) Le Figaro

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