En tant qu’éditorialiste bien-pensant, porte-plume de la cléricature bobo, adepte du politiquement correct, voix autorisée du journal post-soixante-huitard, wokophile libéral libertaire, islamogauchiste, droit-de-l’hommiste, écolo punitif, je ne peux pas résister, après ce magnifique parcours des Bleus, à en-foncer le clou gauchiasse, à tirer un puissant péno de journalope dans la lucarne des déclinistes réacs et autres aboyeurs de la fachosphère, polarisateurs des chaînes bollorisées : la France des immigrés, la France des ban-lieues, la France diverse, joyeuse et confiante a montré sa cohésion et sa puissance. (…)
Dans une France que certains réacs décrivent comme étant au bord de la «guerre civile», archipelisée, la cohésion des 22 Français de tous horizons est possible et semble même naturelle. La France populaire, c’est-à-dire, en grande partie, la France des cités, celle qui joue au foot, est forte. De même, la France du rugby, celle qui mélange accents du Sud-Ouest et de Seine-Saint-Denis, qui réunit ruraux et citadins, censée être divisée comme jamais, n’a jamais été aussi prête à soulever la coupe Webb Ellis à l’automne prochain, celle des champions du monde.
Merci à François V.