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DISPARITION – Il s’était retiré le 13 mai 2013 pour finir ses jours dans la prière, à l’ombre de la basilique Saint-Pierre. Le pape émérite Benoît XVI est mort ce samedi, à l’âge de 95 ans. Exceptionnellement, cet enterrement pontifical ne sera pas suivi d’un conclave.

Comme un cierge pascal, Benoît XVI s’est éteint. Il avait 95 ans. Le cierge pascal est celui que le prêtre allume dans la nuit de Pâques en signe de la résurrection du Christ depuis un grand feu allumé pour l’occasion dans la cour de l’église. Il est ensuite rallumé chaque dimanche jusqu’à épuisement de la cire.

Benoît XVI, en soutane blanche de pape émérite depuis le 11 février 2013, date de sa renonciation à la papauté, s’est ainsi consumé en prière. Lentement et surtout discrètement, selon son vœu le plus cher, même si l’actualité de l’Église a pu le rattraper parfois. Il vivait à l’abri des regards, comme un vieux sage ou plutôt comme le vieux moine qu’il avait toujours rêvé d’être, sortant seulement l’après-midi pour dire son chapelet. N’avait-il pas tenu à finir ses jours dans le silence, l’étude et la prière, et la soumission au pape régnant, retiré dans une petite maison à l’ombre de la coupole de Saint-Pierre, dans les jardins du Vatican ?

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Soumis à l’autorité de François, ce pape-moine à la retraite ne fit jamais toutefois vœu de silence comme certains l’affirmèrent. Il fit seulement vœu d’obéissance et sortit exceptionnellement de sa réserve à quatre reprises.

En mai 2017, pour soutenir le cardinal Sarah sur le dossier de la liturgie qui lui tenait particulièrement à cœur. En avril 2019, pour analyser les causes de la crise pédophile.

Et, de façon plus spectaculaire, en janvier 2020, pour prendre la défense du célibat sacerdotal, toujours avec le cardinal Sarah, dans un livre plaidoyer au retentissement mondial, Des profondeurs de nos cœurs (Fayard).

Enfin, en mars 2018, un épisode peu édifiant pour le Vatican mais démontrant la lucidité d’esprit que Benoît XVI garda très longtemps : le ministre de la communication du Vatican, Mgr Dario Vigano avait alors osé manipuler une lettre du pape émérite pour faire croire qu’il soutenait la publication d’une série de livres de théologie à la gloire du pape François, édités par le Vatican à l’occasion des 5 ans de pontificat. Parmi les signataires de ces livres : le théologien allemand Hünermann – disciple de Hans Küng -, opposant véhément des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Ce fut trop pour le pape émérite, très choqué du procédé. La supercherie avait consisté à publier une photo officielle de la collection de livres, avec la lettre de Benoît XVI, mais en floutant le paragraphe où ce dernier refusait précisément de soutenir cette initiative ! Lui, frêle vieillard, dut intervenir personnellement le 16 mars pour que le Vatican publie l’intégralité de son propos en menaçant de le faire lui-même. Mgr Dario Vigano perdit aussitôt son poste de ministre de la communication de François…

(…) Le Figaro

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