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01/01/2023

Il y a près d’un an, le 31 décembre 2021, le garçon de 17 ans a disparu du camping Les Voiles de Lugny, où il était placé par l’Aide sociale à l’enfance, confié à l’association Concept ressource, dissoute depuis. Le 9 janvier 2022, Anthony était retrouvé mort et dénudé dans un bois à 6 km de là. L’enquête a vite été classée par le parquet de Mâcon : Anthony est mort de froid, sans intervention d’un tiers. Il souffrait de problèmes psychologiques et était sous neuroleptiques ; comme nombre d’enfants placés, en proie à des angoisses.

Dont acte ? Sa famille d’accueil, les Loriot, ainsi que la famille biologique du jeune homme, se battent pour comprendre cette fin tragique. Afin de faire pression sur la justice, ses proches ont créé une association, La Vérité pour Anthony. Comment cet adolescent, qui rêvait d’être boulanger, qui n’avait jamais fugué, en est-il arrivé là ? Une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire » a récemment été ouverte au tribunal de Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire). La question de la responsabilité de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est posée.

Fait extrêmement rare (10 dossiers sur 115 000 en 2021) la Défenseure des droits des enfants Claire Hédon s’est auto-saisie en mai dernier afin d’enquêter sur « d’éventuels dysfonctionnements administratifs et défaillances des services publics ». Il s’agit, explique son entourage, « d’examiner la façon dont l’ASE et l’association ont accompagné Anthony depuis le début de son placement ». Les investigations, toujours en cours, doivent donner lieu dans plusieurs mois à des recommandations adressées à l’ASE, voire au secrétariat d’Etat à l’Enfance.

Aucune enquête administrative n’a été engagée par le Département, qui gère l’ASE. Dans une lettre – sans réponse elle aussi – au président du conseil départemental, Anne-Marie Laveder, présidente de La Vérité pour Anthony et ex-mère d’accueil, s’offusque : « Que direz-vous aux familles dont les enfants sont confiés à l’ASE ? Que vous n’êtes pas sûr de les leur rendre vivants ? »

De son côté, la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel a adressé la semaine dernière un courrier aux préfets « pour qu’ils engagent les départements à mener, dans un délai de deux mois, un audit des structures relevant de l’ASE ». Cette démarche « pourra entraîner des fermetures immédiates ». […]

Dès qu’elle apprend sa disparition le 31 décembre, Bernadette fonce au camping en compagnie de Sarah Haddadi, 22 ans, elle aussi accueillie chez les Loriot depuis l’enfance. Cette dernière décrit Anthony « comme son frère ». Sur place, elle est horrifiée : « L’endroit est délabré, plein de déchets », décrit-elle, photos à l’appui. L’association Concept ressource, créée début 2021, n’a pas d’agrément pour y accueillir les jeunes, révèleront les investigations. Et son président est aussi directeur du camping. Il y fait travailler les enfants placés, qui retapent des roulottes pour 3 euros par jour. Elle croise les deux adolescents de la PJJ. L’un lui lance : « Désolée Madame, Anthony on va le tuer. » Aucun des deux jeunes n’a été entendu par les enquêteurs. […]

Didier Seban, avocat de l’association, dénonce une enquête « qui démarre comme un cold-case »,c’est-à-dire très mal. Me Seban déplore « une insuffisance de détermination et d’engagement à trouver la vérité » et des « preuves qui dépérissent ». Quand elles ne sont pas supprimées : deux scellés contenant les prélèvements réalisés lors de l’autopsie ont été détruits très tôt, le 14 février 2022, à l’initiative du procureur de Mâcon. Autre étrangeté, la carte Sim du téléphone d’Anthony est chez Déborah Loriot mais n’a jamais été exploitée.

L’avocat, qui compte organiser un rassemblement ce mois-ci devant le tribunal de Châlons-sur-Saône, s’insurge contre le « silence » des magistrats : « La juge d’instruction est en congé maternité, pas remplacée, et les familles n’ont jamais été reçues ! » En filigrane, tous s’interrogent : la mort d’un enfant de l’ASE compterait-elle moins que celle d’un autre ? Aux obsèques d’Anthony, ni l’ASE, ni Concept ressource n’étaient représentées.

Le JDD

16/06/2022

Anthony, 17 ans, a été placé dans un camping par l’Aide Sociale à l’Enfance. Deux semaines après, il est retrouvé mort, nu, dans un champ.

Pour @Loopsidernews, j’ai rencontré Déborah et Sarah qui ont vu grandir Anthony. ↓

Avant sa disparition, Anthony avait fait part de ses craintes à son ex-famille d’accueil, à laquelle il est resté très attaché. Selon elle, Anthony s’était plaint de la circulation de drogue au camping de Lugny et il avait peur d’y retourner. 

Le “camping”.

Une enquête pour « homicide involontaire » va tenter de déterminer les responsabilités de l’ASE qui ont pu mener à la disparition d’Anthony. Comme lui, ils sont nombreux à souffrir d’un tel placement dans des hôtels ou des campings.

Cette situation arrange tout le monde : le département, qui fait des économies pour une chambre en camping quand la place en foyer lui en coûte plus; l’hôtelier, qui s’assure une rente permanente avec un taux de remplissage maximal pour des prestations médiocres.

Pourtant, l’hébergement en hôtel ou en camping d’enfants placés à l’ASE est dangereux : faible contrôle de la qualité des lieux d’accueil, promiscuité dans les chambres, isolement, surveillance insuffisante, proximité de lieux de trafic de stupéfiants, de prostitution, etc.

On pourrait se demander si la mort d’Anthony aurait pu être évitée. Surement, si des familles d’accueil avaient été recruté en nombre suffisant.

En France, trop d’enfants placés meurent dans ces structures. L’Aide Sociale à l’Enfance compte ses sous, nous nos morts.

RIP Antho.

twitter

16/05/2022

L’Institution va enquêter sur d’éventuels dysfonctionnements administratifs, après notre enquête sur le décès du mineur placé dans un camping par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et dont le corps a été retrouvé dénudé dans un champs en janvier.

La mort d’Anthony, un jeune suivi par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), fait des remous. « La Défenseure des droits a décidé de se saisir d’office de la situation d’un adolescent de 17 ans, retrouvé mort aux environs du camping dans lequel il était accueilli par un dispositif expérimental au titre de la protection de l’enfance », nous a confirmé l’autorité administrative indépendante chargée de défendre les droits et les libertés. Cette saisine fait suite à une enquête parue dans le Parisien sur les conditions troubles de sa disparition et les dysfonctionnements survenus au sein de l’association Concept Ressource qui l’accueillait.  […]

Le Parisien

07/05/2022

Ni mot de condoléances ni fleurs ni message. Anthony, 17 ans, est mort dans l’indifférence de l’association Concept Ressource, où il avait été placé par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le mineur au visage d’ange qui était confié à l’ASE depuis l’âge de 4 ans a disparu le matin de la Saint-Sylvestre 2021 du camping les Voiles de Lugny, près de Mâcon (Saône-et-Loire), l’un des sites d’accueil de l’association dans lequel il était placé depuis septembre 2021. Le site accueillait également des jeunes avec un casier judiciaire. Le procureur émet l’idée d’une victime atteinte de troubles psychologiques car l’autopsie du corps révèle la trace d’un traitement médicamenteux.Une enquête préliminaire ouverte pour homicide involontaire au tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône.

Son corps a été découvert dans un champ, dénudé, dix jours plus tard, près du village de Montbellet, à moins de 6 kilomètres du lieu de sa disparition. Anthony aurait eu 18 ans le 10 avril. Un drame comme conséquence d’une série de dysfonctionnements et symbole de la faillite d’un système.

Ce vendredi à Saint-Julien-de-Civry (Saône-et-Loire), l’association “La vérité pour Anthony” a dévoilé des éléments inédits sur la disparition d’Anthony Lambert : la carte SIM de son téléphone et ses bijoux étaient en la possession d’autres adolescents. De nouveaux faits avancés par l’entourage qui rendent l’affaire complexe.

Face à la peur de voir cette affaire tomber dans l’oubli, l’association “la vérité pour Anthony” est créée.  Une des co-fondatrices de l’association Mylène Fento “ne veut pas que l’affaire tombe aux oubliettes. On veut vraiment qu’il y ait une enquête.” Cette dernière se poursuit toujours pour le procureur de Mâcon et la gendarmerie. Lors d’une conférence, l’association a dévoilé de nouveaux éléments à propos de la disparition du jeune homme de 17 ans.

Placé au camping de Laives pour passer les fêtes de fin d’année, Anthony Lambert est finalement déplacé au camping de Lugny. Un changement surprenant comme nous le confiait il y a quelques jours François Rougeot, conseiller municipal à Lugny. Selon lui, le site n’est pas apte à accueillir des jeunes en difficulté.

Comment un camping peut-t-il accueillir des garçons comme Anthony Lambert et des jeunes avec un casier judiciaire ? Possède-t-il la double homologation ? Comment un jeune de l’aide sociale à l’enfance a-t-il pu échapper à la sécurité des vigiles ?

Pour Jean Yemisen, le directeur des campings de Laives et de Lugny et ancien membre de “Concept Ressource”, cette association, même si elle n’était pas habilitée, car expérimentale, son activité était complétement encadrée avec des personnels formés et un niveau de contrôles et d’exigences très importants. “Etant donné que ‘Concept Ressource’ était quelque chose de très expérimental qui mêlait de l’accueil séquentiel un mois plus un mois pour des jeunes, dans un cadre, pour susciter des vocations, une rescolarisation, une immersion dans le monde du travail, le département, une à deux fois par semaine, voire certains cas c’était quotidien, envoyait leurs professionnels en visite sur place pour contrôler“, explique le directeur avant de conclure, “c’est le drame de l’accident de cet enfant qui s’est perdu dans la bois, il était au mauvais endroit au mauvais moment ».  […]

Dans cette structure, Anthony Lambert n’a pas été déplacé seul. Plusieurs jeunes avec un casier judiciaire ont fait partie du transfert. Des jeunes qui ne nécessitent à priori pas les mêmes moyens d’encadrement.  L’association révèle premièrement que quelques jours avant la disparition, Anthony Lambert appelle ses proches. Ce dernier confie ne pas être rassuré car des jeunes se droguent dans le camping.

Le 31 décembre, la famille, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, tente de contacter le garçon par téléphone. C’est un jeune du camping qui décroche à la grande surprise de la famille. Il se serait emparé de sa carte SIM pour la mettre dans son téléphone.

Ce dernier va contacter l’entourage d’Anthony plusieurs fois dans la journée. À 10h15, la sœur du garçon de 17 ans reçoit un appel de ce jeune qui déclare “je suis en train de poursuivre Anthony dans les vignes“. Dérouté, l’entourage se rend au camping. Ils découvrent alors que ce jeune arbore les bijoux d’Anthony Lambert et a une blessure fraîche à la tête. Ce dernier affirme pourtant qu’il ne les a pas volés. “Il me les a donnés“, aurait-il expliqué à sa famille.  […]

francece3-régions ; Le Parisien

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