Une adolescente qui rigole pendant l’hommage à Samuel Paty. Un père de famille qui accuse sa professeure d’anglais de racisme. Les fameuses caricatures de Mahomet qui ressurgissent.
Ce cocktail détonnant à conduit un homme de 45 ans et une enseignante devant le tribunal correctionnel de Versailles, ce mardi 3 janvier 2023.
Le 17 octobre dernier, vers 10 heures, les élèves du collège Debussy de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) sont invités à respecter une minute de silence. Soixante secondes en hommage à Samuel Paty, ce professeur assassiné le 16 octobre 2020. À une dizaine de kilomètres de là.
A l’heure dite, les enseignants ouvrent les portes des classes et demandent aux élèves le silence. Certains demandent pourquoi ? Dans sa classe de 5e, la professeure répond que Samuel Paty a été tué pour avoir montré des caricatures de Mahomet. « Il n’avait pas le droit de faire ça », lance une élève de 12 ans. La minute commence. La jeune adolescente se met à rire. Elle est directement envoyée chez sa conseillère d’éducation.
Amplifier, déformer
Tout va déraper lorsque le papa de la jeune fille va s’en mêler. Car l’ado va amplifier, déformer le récit des événements. Elle va même en rajouter sur sa prof, assurant qu’elle se montre raciste et discriminante avec « les Arabes et les noirs. Quand ils lèvent la main, ils ne sont pas interrogés. » Elle endoctrinerait aussi la classe.
[…]Je pense qu’il y a eu une incompréhension totale. Ma fille m’a dit que sa professeure s’était acharnée contre elle. Et elle m’a caché des choses. J’ai interprété une forme de racisme et de discrimination en tant que Maghrébin. Ce message n’était pas pour atteindre la professeure ou le collège. C’était un écrit d’un père en détresse face à sa fille qui pleurait.
Le père de famille, au tribunal.