Chaque jour rappelle à Youssef, 35 ans, ce funeste 1er décembre 2014. Une large balafre lui barre la joue gauche, stigmate d’un coup de couteau d’une brutalité inouïe.
Aux souffrances physiques et psychologiques est venue s’ajouter l’incompréhension d’une enquête au ralenti. “J’ai désigné mon agresseur dès ma sortie de l’hôpital mais rien ne s’est passé”, se plaint Youssef.
[…]Le témoin assisté a fini par être mis en examen. Il lui est reproché des violences avec arme en récidive ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
Le suspect, au lourd casier judiciaire, déjà condamné pour des faits similaires à Grasse en 2010, a bénéficié jusqu’à présent d’une étonnante mansuétude de la justice. “C’est incompréhensible, à moins qu’il ait été un indic, soupire Youssef. Après sa mise en examen, il a de nouveau été arrêté pour des violences et remis en liberté. Savoir que ce type est libre malgré plusieurs gardes à vue depuis l’agression, me rend fou.”
La perspective d’un procès au mois de mai lui redonne un mince espoir en la justice, plus de 8 ans après les faits.