La réalisatrice Anne Fontaine nous enferme toute une nuit dans la voiture de patrouille de trois flics chargés de reconduire un réfugié à la frontière. Un voyage vers la lumière, servi par des comédiens à leur meilleur.
Au générique, le mot Police s’affiche à l’envers. Comme les vies sens dessus dessous d’Erik, de Virginie et d’Aristide, des agents de police peu pressés de rentrer après le service. Ça tombe bien, il faut convoyer un demandeur d’asile tadjik à l’aéroport Paris-Charles-de- Gaulle. Sur la route, Virginie (Virginie Efira), touchée par la détresse du prisonnier, Asomidin (joué par l’Iranien Payman Maadi), fait une entorse au règlement, en consultant son dossier. Et comprend qu’il est promis à la mort dans son pays. Le laisser s’échapper au premier feu rouge ? À l’avant, les collègues tiquent. La tension monte. Est-il un réfugié politique ? A-t-il été torturé, comme c’est précisé dans le compte-rendu de son audition ? « Ce genre d’histoire s’achète 15 euros, à Barbès », ironise Aristide (Omar Sy). La possibilité qu’il soit un terroriste ? « On n’en sait rien. Personne n’est innocent, jusqu’à preuve du contraire », sermonne Erik (Grégory Gadebois), le moins enclin à interroger sa conscience.