C’est un des phénomènes qui a marqué l’année écoulée. En plus de la multiplication des fusillades – 65 faits enregistrés – et d’un nombre élevé d’homicides sur fond de guerres entre clans rivaux pour le partage des territoires de la drogue, 31 morts par balles, l’emprise des trafiquants s’est aussi exprimée par des “avertissements” particulièrement violents infligés à des petites mains, guetteurs ou charbonneurs, accusés d’avoir failli.
“Nous avons observé une recrudescence des jambisations. Des jeunes gens qui sont volontairement visés aux membres inférieurs pour avoir tapé dans la caisse, trop parlé, ou simplement de ne pas avoir été assez prompts à sonner l’alarme lors d’une descente des collègues, nous confiait récemment une source policière. Elles peuvent avoir aussi pour objectif de décourager les équipes du réseau d’en face, mais sans prendre risquer de passer aux assises.”
À cette heure, il est toutefois encore trop tôt pour dire si la cruelle mésaventure vécue, jeudi soir, par un homme de 27 ans à la Bricarde (15e), s’inscrit dans cette logique. Vers 23 h 30, alors qu’il se stationnait en bas d’une tour de cette cité précaire, connue pour abriter un point de deal, il a été ciblé par au moins un tir de pistolet 9 mm à la jambe par deux assaillants qui sont repartis à pied.
(Merci à Tara King)
