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Echappé en 2021 d’un tribunal éthiopien, l’Erythréen de 39 ans, dont le réseau s’étendait de la Somalie à la Libye et qui voyait chaque année transiter vers l’Europe des milliers de jeunes Ethiopiens, a été arrêté début janvier à Khartoum.

Pour les migrants est-africains, le début d’année a accouché d’une rare bonne nouvelle : l’arrestation du célèbre trafiquant érythréen Kidane Zekarias Habtemariam, le 1er janvier à Khartoum, au Soudan, lors d’une opération de police internationale menée par les Emirats arabes unis avec Interpol. L’homme est « l’un des passeurs les plus cruels au monde », selon la police des Pays-Bas, où il figurait sur la liste des criminels les plus recherchés.

A l’intérieur de son réseau tentaculaire, qui s’étendait de la Somalie à la Libye et qui voyait chaque année transiter vers l’Europe des milliers de jeunes Ethiopiens, Erythréens et Somaliens, « Kidane » a fait vivre un enfer aux candidats à l’exil : torturant, violant, brutalisant les jeunes migrants pour leur extorquer des fonds. « C’est un démon », dit de lui Meron Estefanos, une défenseuse des droits des migrants érythréens.

(…) Dans le désert libyen, les deux hommes ont longtemps fait régner la terreur. Dans leur base de Bani Walid, au sud de Misrata, Welid et Kidane enfermaient les migrants à qui ils faisaient miroiter la traversée de la Méditerranée pour mieux extorquer leurs familles. « Kidane était à la tête d’un camp en Libye où transitent des milliers de migrants. Beaucoup n’y survivent pas », a déclaré la police néerlandaise. Epicentre de la traite des migrants ces dernières années, le camp de Bani Walid a parfois été surnommé« la ville fantôme »en raison du nombre de candidats à l’exil qui y sont morts sous la férule des passeurs.

(…) Esclave sexuelle de Kidane pendant six mois, Selam subit encore aujourd’hui des opérations de chirurgie reconstructrice aux Etats-Unis. « Il nous violait quotidiennement, nous torturait et éteignait systématiquement ses cigarettes sur notre peau. » L’homme faisait preuve d’une cruauté sans limite, filmant les tortures à l’aide de son téléphone pour mieux effrayer les familles et leur soutirer des rançons. « C’est un animal, une hyène qui s’excite à la vue du sang », dit Selam.

(…) Kidane, Welid et le réseau de passeurs érythréens ont profité de l’effondrement de la Libye post-Kadhafi pour y établir leur plateforme.

Le Monde

(Merci à MarcelVincent)

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