Des chercheurs ont voulu savoir si l’outil d’intelligence artificielle avait des convictions politiques. C’est le cas.
Pierre-Henri Morand a découvert que derrière l’apparence de la neutralité des réponses, il y avait des convictions, des jugements, un sens du bien et du mal ; bref, tout ce qui fait la trame d’un système moral. « On s’attendait à le voir se positionner sur des options très médianes, mais ça n’est pas ce qui s’est passé. On l’a vu développer des avis très tranchés, par exemple en faveur de l’adoption par des couples homosexuels ou contre la peine de mort », explique Pierre-Henri Morand.
Après cette batterie de tests, il apparaît nettement que ChatGPT n’est – en dépit de ses affirmations – ni neutre ni dépourvu de conviction, et, surprise, si l’on se réfère à la nomenclature de l’institut, le robot appartient à la famille des progressistes. Cette famille politique est, d’après l’inventeur du test, très favorable au multiculturalisme, à l’accueil des migrants, aux droits des minorités et très préoccupés par les enjeux écologiques. C’est une famille politique qui ne vote pour ainsi dire jamais à droite et encore moins à l’extrême droite. « Il a le profil d’un Californien libéral mainstream et pragmatique », explique Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17 et auteur de ce questionnaire. Bref, si ChatGPT votait aux élections en France, il voterait comme quelqu’un de jeune, de diplômé, de cosmopolite, il voterait vraisemblablement Macron, Mélenchon ou Hamon.