Rapatriées en France, les femmes de jihadistes parties en Syrie, entre 2013 et 2019, occupaient des tâches domestiques, recluses à maison et devaient mettre au monde les futurs combattants de Daech.
“Là-bas, elles portent des armes, sont formées à leur maniement et portent parfois une ceinture explosive“, décrit ce même enquêteur. Alors que 11 des 15 femmes rapatriées la semaine dernière en France, de retour du camp de Roj, au nord-est de la Syrie, ont été mises en examen et écrouées, les services d’enquête s’enrichissent de nouveaux témoignages au fur et à mesure de ces vagues de retour.
Si le profil de ces dernières “revenantes” est jugé très inquiétant avec une radicalisation jusqu’au-boutiste et un réel engagement au sein de l’EI, on en sait plus sur le rôle de ces centaines de mères de famille qui composaient le contingent d’environ 2 000 Français partis en zone irako-syrienne durant l’instauration du califat, en juin 2014, dont 70 issus de la région toulousaine.
“Ces femmes qui peuvent être âgées de 20 à 40 ans, ont un rôle d’épouse dévouée, celui qui consiste à épauler leur mari combattant et à le soutenir. Si elles deviennent veuves, elles doivent retrouver un époux et avoir des enfants pour donner naissance à de futurs jihadistes, appelés les ‘Lionceaux du califat’, poursuit en enquêteur, conformément à la politique nataliste mise en place par l’EI et conçue “comme une arme de guerre”.
Ce sont ces enfants de jihadistes qui auraient eu pour mission de préparer des attentats en Europe et en France, s’inscrivant dans la continuité de leurs aînés, avec à leur tête Othman Clain, le fils de Jean-Michel Clain, terroriste toulousain tué en Syrie en 2019.
Si les conditions d’extrême précarité les contraignent aujourd’hui à regagner la France, certaines, toutes acquises à la cause de Daech, “demeurent extrêmement radicalisées”. Les 32 enfants rapatriés la semaine passée dans l’hexagone ont été placés par l’aide sociale à l’enfance et bénéficient d’un suivi socio-éducatif.
(Merci à Tara King)