En 2022, 110 tonnes de cocaïne ont été saisies par les autorités belges dans le port d’Anvers, une année record. Pour Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la Justice, la croissance considérable de ces trafics risque d’aboutir, en Europe, à une corruption généralisée.
(…)
La multiplication par cinq de la consommation en Europe n’a pas que des conséquences sur la santé publique. À terme, les trafics déstabilisent les États, corrompent les politiques et les policiers.
(…)
Or, la multiplication par cinq de la consommation en Europe n’a pas que des conséquences sur la santé publique. À terme, les trafics déstabilisent les États, corrompent les politiques et les policiers. Si l’on se fie à ce que l’on voit au Mexique, les trafics peuvent faire d’un pays un véritable enfer. La cocaïne génère en effet des sommes colossales, largement supérieures aux budgets que les États peuvent allouer à la lutte contre son trafic. Ces montants astronomiques que produisent les trafiquants servent en premier lieu à corrompre les autorités portuaires, policières, politiques, etc. Le directeur du centre opérationnel d’analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants, Sjoerd Top interrogé par Le Point, était très clair sur ce point : «De plus en plus de membres des autorités judiciaires et politiques sont corrompus en Europe occidentale. La cocaïne génère tellement d’argent qu’elle représente une menace pour les démocraties européennes.»
(…)
La cocaïne passant au seul port d’Anvers générerait 50 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10% du PIB belge.
(…) Le Figaro