Le crime organisé régente d’une main de fer les livraisons de cocaïne à destination de l’Europe. La marchandise arrive par tonnes dans les ports d’Anvers et de Rotterdam, où la « Mocro Maffia », la mafia marocaine, n’hésite plus à s’attaquer à des représentants de l’État.
Un journaliste assassiné, un témoin gênant liquidé, un ministre sous protection policière, des conteneurs transformés en cellules de détention ou en chambre de torture… Non, nous ne sommes pas en Colombie ou au Mexique, mais en Europe. Plus exactement en Belgique et aux Pays-Bas, points d’entrées privilégiés de la cocaïne sur le Vieux Continent.
Devenus des « hubs » de la poudre blanche, les ports d’Anvers et de Rotterdam concentrent à eux seuls plus de la moitié des 240 tonnes saisies en Europe pour l’année 2021. Un volume colossal qui donne une idée de l’ampleur du trafic et des enjeux financiers qui se comptent en centaines de millions d’euros. Pas étonnant donc que le crime organisé ait mis sa patte – et ses griffes – sur ce business.
Aux Pays-Bas, c’est la « Mocro Maffia » (mafia marocaine) qui tient le dessus du pavé et fait régner une véritable terreur. Son chef présumé Ridouan Taghi a été arrêté à Dubaï en 2019 et est actuellement en procès à Amsterdam. L’audience se tient dans un entrepôt transformé en bunker avec drones et soldats pour protéger l’enceinte. Les avocats plaident masqués pour ne pas être identifiés. Taghi et ses hommes sont soupçonnés en plus du trafic de drogue d’avoir éliminé ou tenté d’éliminer treize personnes.