Je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie, alors j’ai choisi une école de management en me disant que ça m’ouvrirait des portes. Je suis arrivée en France à 10 ans et, dans ma famille, nous sommes musulmans pratiquants. (…) J’ai fait un lycée musulman français, avant d’intégrer cette grande école en 2019. Autant dire que le changement entre les deux a été conséquent !
Il ne me faut pas longtemps pour saisir que j’ai atterri dans un univers qui ne me ressemble pas. Le jour de la rentrée, le bureau des élèves nous invite à une soirée pour faire connaissance, dans un bar. Les bars ne sont pas vraiment des endroits que je fréquente. J’ai très envie de rencontrer des gens, mais je décline pour cette fois.
Les garçons du bureau des étudiants me répondent : « Oh non, tu vas pas commencer ! » J’assume mon choix et je me dis que je ferais des rencontres via les associations. Ça non plus, je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit. Pour moi, c’était comme les associations classiques, avec un but caritatif, humanitaire… Mais en commençant le recrutement pour entrer dans des associations, je comprends vite que je fais fausse route là aussi, que les choses tournent beaucoup autour de l’alcool.
(…) Je n’ai pas été prise dans les associations auxquelles j’ai postulé. Je pense que le fait de ne pas boire et sortir en boîte a pesé dans la balance (…) je pense que le problème va bien au-delà de la boisson, j’ai le sentiment d’être dans un système qui crie « inclusion et diversité » sur tous les toits, mais qui n’accueille pas vraiment cette mixité.