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Dans la nuit du 26 au 27 janvier, plus de 2 000 volontaires ont recensé 3 015 personnes sans solution d’hébergement à Paris, contre 2 598 un an auparavant, pendant l’opération « Nuit de la solidarité ». C’est 400 de plus qu’en 2022 et le signe d’une « évolution extrêmement préoccupante du nombre de personnes sans abri sans solution d’hébergement », déplore le premier adjoint de la capitale, Emmanuel Grégoire.

Si les trois quarts des sans-abri rencontrés se trouvaient dans la rue, le nombre de ceux vivant dans d’autres espaces ressort en forte hausse. C’est le cas pour les parkings (+ 57 %), les espaces du bailleur Paris Habitat et les salles d’attente des Hôpitaux de Paris (+ 42 %), les talus du périphérique, les parcs et jardins (+ 30 %), les bois de Boulogne et Vincennes (+ 20 %), les stations de métro ou les gares (+ 18 %). Au total, les 1 400 bénévoles mobilisés dans les 27 autres villes participantes de la Métropole du Grand Paris y ont recensé 618 sans-abri.

Les deux années précédentes, avec la crise sanitaire, « l’engagement de l’État » pour accroître les dispositifs d’hébergement dans la capitale avait permis deux nettes baisses consécutives du nombre de sans-abri recensés, avait reconnu l’adjointe aux solidarités Léa Filoche, début 2022. Toujours selon la mairie, l’État s’occupait d’environ 47 500 places d’accueil cette année au moment de l’opération, contre plus de 49 000 l’année précédente.

L’élue parisienne souligne d’ailleurs que cette tendance à la hausse s’est mesurée «dans l’ensemble des secteurs : rues comme hôpitaux, gares, parkings ou bois». «L’augmentation concerne notamment le nombre d’enfants mineurs, de femmes ainsi que la part des personnes en couples, familles et en groupes», a précisé Léa Filoche.  […]

 « Les résultats viennent entériner les inquiétudes exprimées par l’ensemble des acteurs qui, au quotidien, luttent contre l’exclusion », a commenté Léa Filoche, pour qui cette sixième édition de la Nuit de la solidarité « confirme la nécessité de la création de nouvelles places d’hébergement par l’État ».

Au début de l’opération, la maire PS Anne Hidalgo avait évoqué le dépôt, dans le cadre d’une niche parlementaire, d’une proposition de loi « de programmation et de planification pour organiser la prise en charge des familles sans abri en France ». Elle avait aussi réclamé « l’ouverture de centres de premier accueil sur tout le territoire pour toutes ces familles avec enfants ». […]

«Aujourd’hui, les dispositifs d’hébergement sont saturés, par des gens qui n’ont rien à y faire, car une grande part d’entre eux travaillent et sont intégrés, mais sont sans-papiers», s’était ainsi exprimée Léa Filoche, il y a un mois, évoquant une «espèce de zone grise» dans laquelle les sans-papiers n’ont «le droit à rien, déplacés d’un hôtel à l’autre». Des situations «très difficiles», selon elle, «en particulier pour les enfants» qui ne peuvent pas se projeter dans quelque chose de pérenne et de rassurant.

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