11/02/2023
Sylvain Legrand, âgé de 37 ans, inconnu des services de police, était le seul suspect dans cette affaire.
Alors que le corps d’Héléna Cluyou, disparue le 29 janvier à Brest, a été retrouvé ce jeudi totalement calciné dans une forêt, Sylvain L., le principal suspect, est décédé le même jour des suites de sa tentative de suicide. Retour sur une tragédie qui s’est déroulée en plusieurs actes.
Marielle Smits, ex-compagne de Sylvain L., témoigne ce samedi sur BFMTV et évoque sa relation entamée en avril 2020 avec celui qui reste le principal suspect dans la disparition d’Héléna. Entre viols à répétition et changements d’humeur permanents, elle relate une relation sous emprise.
06/02/2023
Dès 2014, il exprime son opposition à l’installation de caméras :
“Quelles que soient les villes en Europe où est installé un système de vidéosurveillance, elles n’empêchent pas les actes de délinquance. Par ailleurs, il n’appartient pas au maire de surveiller les allers et venues des habitants en tous lieux publics. La vidéosurveillance des espaces publics est à la fois inefficace et coûteuse à prévenir les actes de délinquance.”
En 2019, dans une rencontre avec les médias :
“Le rôle des collectivités locales est aussi d’assurer leur rôle de prévention et de maintien de lien social en renforçant les services publics dans les quartiers, comme nous l’avons fait à Pontanézen ou à Kerourien, par exemple.
Installer des caméras dans les quartiers ? Je n’y crois pas du tout. Leur durée de vie serait plutôt limitée. Et agir de la sorte ne serait que déplacer le problème. La meilleure réponse en la matière, c’est, je le pense, la présence policière.”
En 2020, dans le cadre des élections municipales :
Le maire de Brest et candidat du Parti Socialiste François Cuillandre n’a jamais caché son opposition à la vidéosurveillance généralisée : “elle existe déjà au niveau de notre réseau de transports pour l’organiser mais aussi surveiller, précise-t-il. Il me parait contestable de la généraliser à l’ensemble de l’espace public”. Il pointe d’ailleurs le risque de dégradations régulières des caméras et le risque “de déplacer les problèmes”.
En 2021, il cède cependant sous la pression du préfet pour installer 15 caméras en 2022 :
À Brest, le tabou est levé sur la vidéoprotection des espaces publics. La convention de sécurité 2021-2026, signée ce jeudi 25 novembre par François Cuillandre et le préfet du Finistère, prévoit un premier déploiement de quinze caméras dès 2022.
Au cours du premier semestre 2022, quinze caméras seront installées aux points névralgiques du centre-ville de Brest, mais aussi à Pontanézen et Kérédern, deux quartiers régulièrement ébranlés par des règlements de compte sur fond de trafics de drogue. Certaines de ces caméras seront mobiles, et pourront donc être déplacées quand un besoin spécifique se fera sentir.
En dépit des réticences maintes fois exprimées par le maire François Cuillandre, l’État a donc fini par imposer son point de vue.
05/02/2023
La jeune femme aurait été renversée par une voiture, probablement à l’endroit où les enquêteurs et un chien pisteur avaient perdu sa trace (…), dans le quartier de Recouvrance. (…)
Après la collision, le conducteur, pris de panique, aurait embarqué le corps de la jeune femme, et l’aurait ensuite dissimulé. Ce scénario reste cependant fragile et provisoire. Aucun corps n’a été retrouvé. Identifié, le suspect n’a malheureusement pas pu être entendu. Il est hospitalisé à Brest dans un état très grave, après une tentative de suicide. (…) Il s’agit d’un Brestois âgé de 35 à 40 ans, sans casier judiciaire, mais connu des forces de l’ordre pour des faits mineurs. Sa voiture a été retrouvée incendiée, jeudi 2 février, dans le quartier de Pontanézen près duquel il réside, où les feux de voiture, régulièrement en lien avec des affaires de trafic de stupéfiants, sont monnaie courante. La carcasse du véhicule a été passée au crible samedi. Entièrement calcinée, celle-ci n’aurait pu donner lieu à aucun prélèvement exploitable. Une chose est certaine : elle ne renfermait aucun corps quand elle s’est embrasée.
L’enquête de la police judiciaire s’est brusquement accélérée ce samedi 4 février, après l’audition d’un couple qui s’était déjà présenté la veille, au commissariat. En fin de journée, vendredi, ce couple arrive en compagnie d’une troisième personne : le suspect. Celui-ci, frère de l’homme qui pousse la porte du commissariat, est dans un état semi-comateux. Quelques heures auparavant, il a prévenu ses proches qu’il avait fait une « très grosse connerie avec sa voiture, avec une fille » et qu’il avait l’intention de mettre fin à ses jours. Son pronostic vital est jugé très préoccupant.
02/02/2023
REPORTAGE – La police judiciaire de Brest concentre ses recherches sur le quartier de Recouvrance, où l’étudiante de 21 ans a été vue pour la dernière fois dimanche à 6h42.
«Je pense à une mauvaise rencontre, je ne vois que ça. Le quartier où elle a disparu craint, surtout la nuit», confie une des meilleures amies d’Héléna Cluyou. Cette élève infirmière de 21 ans s’est évaporée dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 janvier après une soirée en discothèque. Elle a été vue pour la dernière fois à 6h42 dans le quartier de Recouvrance, à l’ouest de Brest. Relayée par la police judiciaire, une image de vidéosurveillance la montre en train de marcher à l’intersection de la rue de la Porte et de la rue Saint-Exupéry. Vêtue d’un manteau noir avec ceinture, la jeune femme longe les voies du tramway au niveau de l’arrêt «Mac Orlan».
Le quartier de Recouvrance est désormais au cœur de l’enquête de la police judiciaire. Des avis de recherche, distribués dès lundi par les amis de la disparue, sont placardés sur de nombreux commerces entre le pont et l’arrêt de tram. En empruntant le trajet, impossible de rater la description d’Héléna Cluyou : une jeune femme aux cheveux châtains d’1,65 m vêtue d’une jupe imitation cuir noire et d’un haut kaki le soir de sa disparition.
Sur place, plusieurs riverains nous alertent de la mauvaise réputation du quartier. «En tant que femme, on évite de passer seule la nuit», explique une jeune femme qui attend son tramway à l’arrêt «Mac Orlan». «Ça traîne pas mal ici, je n’aime pas trop y passer quand je finis le travail tard. Je ne me sens pas en sécurité», abonde une Brestoise d’une vingtaine d’années. «Il y a des jeunes qui se montrent insistants et sifflent les filles», confirme enfin un Brestois de longue date.
Du côté des «Vergers du Ponant», une épicerie située à deux pas de l’arrêt de tram, on nous raconte la violente agression d’une employée, «une belle blonde», en 2020 : «Elle a pris un coup de couteau dans le dos en venant travailler à 6h du matin, juste un peu plus haut. Ça faisait deux semaines qu’elle avait commencé».