12/02/2023
Le scandale des “grooming gangs” fait encore de nombreuses victimes, selon une enquête exclusive de GB News, alors que des milliers de victimes historiques et actuelles se sont adressées à une organisation caritative qui soutient les victimes depuis 2020.
Ce diffuseur a vu une copie exclusive du rapport annuel de la Fondation Maggie Oliver (TMOF), qui révèle qu’elle travaille actuellement sur plus de 50 cas d’exploitation sexuelle d’enfants localisés dans un groupe.
L’organisme de bienfaisance a également soutenu plus de 1 000 victimes de sévices et d’exploitation sexuels d’enfants grâce à ses services de défense juridique et de soutien émotionnel depuis 2020.
Rien qu’en 2022, au moins 400 victimes ont contacté le TMOF après avoir été déçues par la police d’une manière ou d’une autre.
Environ 55 % de tous les cas recensés au cours des trois dernières années concernaient une forme d’exploitation sexuelle, l’âge moyen de début des sévices étant de 12 ans seulement.
La fondation, lancée par Maggie Oliver, un ancien officier de la police du Grand Manchester qui a révélé le scandale des “grooming gangs” de Rochdale, a constaté que les sévices sexuels et l’exploitation des enfants par des réseaux et des gangs organisés se poursuivent de plus en plus de l’enfance à l’âge adulte.
Ces cas sont également devenus plus violents, les méthodes de coercition déployées par les prédateurs étant de plus en plus menaçantes et adoptant des méthodes de surveillance modernes.
La Fondation Maggie Oliver a déclaré que les auteurs de ces crimes contactaient, menaçaient et exploitaient régulièrement leurs victimes par le biais de Snapchat et d’autres applications qui permettent de faire disparaître les communications en ligne.
La TMOF a déclaré à GB News que même dix ans après qu’Oliver ait dénoncé l’affaire de Rochdale, elle voit encore certains officiers de police à travers le pays juger les filles qui dénoncent ces crimes comme faisant des “choix de vie”.
GB News a vu des études de cas de victimes que la TMOF soutient actuellement.
Une victime, dont l’anonymat a été préservé pour la suite de l’affaire, a contacté la fondation pour demander une assistance juridique et un soutien émotionnel en raison d’une exploitation sexuelle historique et continue.
Elle dit avoir été victime d’exploitation sexuelle par un groupe d’agresseurs dès l’âge de 13 ans. Elle a maintenant 28 ans, mais les sévices et l’exploitation ont continué à l’âge adulte, y compris un viol collectif récent et une tentative de strangulation.
À une occasion, elle a dit à ses agresseurs qu’ils l’avaient mise enceinte et ils lui ont donné un coup de pied dans le ventre.
Pour l’amener à les rencontrer et à se livrer sexuellement, les auteurs lui ont envoyé des photos des membres de sa famille et de leur maison, en la menaçant de leur faire du mal si elle n’obtempèrait pas.
La police est au courant des mauvais traitements et de l’exploitation dont elle a été victime par le passé. Mais malgré les attaques répétées et les preuves évidentes de sévices, la fondation a déclaré qu'”elle n’a pas été protégée et ces attaques ont été autorisées à se poursuivre. Des officiers de police l’ont traitée de “prostituée” lorsqu’elle a signalé les sévices dont elle a été victime, alors qu’elle n’a jamais reçu d’argent en échange de rapports sexuels”.
Dans un autre cas, également vu par GB News, la mère d’une autre victime s’est adressée à la fondation pour exprimer ses inquiétudes quant à la façon dont la police a traité une enquête sur l’exploitation sexuelle et le chantage de sa fille de 16 ans par un homme adulte.
La victime était dans ce qu’elle pensait être une relation sexuelle de petite amie à petit ami avec l’agresseur, mais il l’avait contrainte à partager des photos intimes, qu’il a ensuite vendues. Elle a également été victime de chantage, l’agresseur menaçant de partager les images et de nuire à sa famille si elle n’extorquait pas de l’argent à ses amis et à sa famille.
La fondation a déclaré que son agresseur est soupçonné d’avoir abusé de 15 autres filles en utilisant des stratégies de coercition similaires.
La famille de la victime a déclaré : “La police n’a rien fait pour protéger [notre fille] et, tout au long de la procédure, elle ne nous a pas tenues au courant du traitement de l’affaire, elle n’a pas répondu à nos appels et, en tant que famille, nous avons le sentiment qu’elle nous a laissés dans l’ignorance.
“En fait, j’ai envie d’abandonner tout cela. C’est tellement injuste qu’en tant que victimes, nous sommes les seuls à souffrir, à nous inquiéter et à nous demander ce qui pourrait arriver. Absolument découragées. C’est un monde tellement triste et mauvais.”
Lorsque la famille a demandé à l’agent chargé de l’enquête s’il avait des nouvelles de l’affaire, elle aurait reçu la réponse suivante : “Pour être honnête, pour l’instant, non. Nous avons eu beaucoup de travail en cours, ce qui fait que l’examen de tous mes crimes est un cauchemar… Je vais faire des heures supplémentaires pour régler tout ça.”
Pendant la production de GB News Investigates, intitulée “Grooming Gangs : Britain’s Shame”, ce diffuseur s’est entretenu avec des victimes, des militants et des dénonciateurs à travers le pays.
Dans le film, Maggie Oliver a déclaré à ce diffuseur : “Ce n’est pas un problème passé. Il se poursuit aujourd’hui. Très peu de choses ont changé. Nous avons vu des procès, mais trop souvent, ces enfants sont encore jugés et mis à l’écart, et cela ne suffit pas”.
Jayne Senior MBE, la lanceuse d’alerte de Rotherham qui a révélé le scandale dans la ville du Yorkshire du Sud, a déclaré à GB News que les autorités sous-estiment encore l’ampleur des gangs de manipulation sexuelle à travers le pays.
Pour la ville de Rotherham, le rapport Jay de 2014 a trouvé une “estimation prudente” de 1 400 victimes, révisée depuis par la National Crime Agency à 1 510.
Mme Senior pense que ce chiffre pourrait être plus élevé. Elle a déclaré à GB News : “Je placerais mon estimation prudente entre 1750 et 1800, car je me souviens du nom de chaque enfant qui est venu à Risky Business”.
Elle a ajouté : “Mais ce que nous devons nous rappeler, c’est que ce ne sont que les enfants dont nous avons connaissance. Combien d’enfants, rien qu’à Rotherham, ne se sont pas manifestés, n’ont dit à personne ce qui leur arrivait, n’ont pas signalé leurs sévices. Nous ne connaîtrons donc jamais ce chiffre réel.”
Maggie Oliver a déclaré : “Les sévices sexuels et l’exploitation des enfants par des ‘grooming gangs’ est un problème actuel. Nous constatons, à travers notre travail à la Fondation Maggie Oliver, que ces gangs deviennent de plus en plus sophistiqués dans leurs tactiques et que le problème est de plus en plus répandu.
“L’accès aux téléphones portables et à des applications comme Snapchat rend les jeunes filles beaucoup plus accessibles à ces criminels. Il est très important que le public en soit conscient afin qu’il puisse repérer les signes et que nous puissions maintenir la pression sur la police et les services officiels pour qu’ils prennent ces crimes au sérieux et protègent les personnes à risque de ces hommes dangereux.”
Une source proche du ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a déclaré à GB News : “Le ministre de l’Intérieur est consterné par les conclusions de GB News. Les grooming gangs sont une tache sur notre pays.
“Le ministre de l’Intérieur s’est engagé à assurer le soutien et la justice pour les victimes de ces crimes odieux.
“Elle n’hésitera pas à prendre de nouvelles mesures pour sévir contre les abuseurs et mettre fin à l’exploitation méprisable de jeunes filles et femmes vulnérables.”
09/02/2023
Rappels non exhaustifs
