Selon RTE, le pays n’a produit que 62,7% de son électricité d’origine nucléaire, du jamais vu en 30 ans.
La France n’avait en 2022 jamais produit aussi peu d’électricité en France, un record depuis 1992 qui s’explique par une baisse historique de la production nucléaire liée aux difficultés du parc de réacteurs d’EDF, a annoncé jeudi le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE dans son bilan annuel.
La France n’avait en 2022 jamais produit aussi peu d’électricité depuis 1992, un record à la baisse qui s’explique en large partie par l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires d’EDF affectés par des problèmes de fissures, a annoncé jeudi le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE dans son bilan annuel. «La production totale d’électricité se situe à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique», a indiqué RTE dans un communiqué.
Seulement 62,7% de l’électricité était d’origine nucléaire l’an dernier, contre 69% en 2021 et plus de 70% auparavant en France, qui s’appuie historiquement sur son parc nucléaire pour fournir du courant depuis 50 ans. L’exploitant EDF a en effet dû affronter une crise industrielle liée à la découverte de corrosion sur des tuyauteries cruciales pour la sûreté des centrales nucléaires. Le groupe a enclenché une vaste campagne de contrôle et réparation, de quoi perturber un programme de maintenance déjà retardé par le Covid. Résultat: en 2022, entre corrosion et arrêts programmés, la moitié de ses 56 réacteurs s’est parfois retrouvée à l’arrêt au même moment, menaçant le pays de coupures électriques en plein hiver.
Le parc nucléaire a eu un taux de disponibilité moyen de 54% sur l’année contre 73% en moyenne sur la période 2015-2019, a précisé RTE. Dans l’absolu, jamais aussi peu de térawattheures d’origine nucléaire n’avaient été produits depuis 1988, avant la fin de la construction du parc nucléaire, soit une production de 279 TWh en 2022, bien loin de l’époque où la France en produisait 430 TWh comme en 2005. Or la France ne pouvait pas non plus compter sur l’électricité de ses barrages, «en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches», selon RTE. La production hydraulique a ainsi baissé de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.