Le poisson grouille d’asticots. L’inspecteur des douanes Pascal Huet, gants de caoutchouc et masque chirurgical de rigueur, le déballe sans s’émouvoir. C’est pourtant un drôle de « buffet » qui s’étale devant ses yeux à même pas 7 heures du matin, ce mercredi, dans le terminal 2 de l’aéroport de Roissy. La voyageuse en provenance de Bamako (Mali) qui vient de se faire pincer ne décroche pas un mot, derrière ses deux bagages. Le premier contient bien des vêtements ; le second, pas du tout…
« On peut être conciliant mais pas dans des conditions sanitaires comme celle-ci », pointe le douanier. Avec ses collègues en noir, ils traquent la « viande de brousse » dans les bagages suspects. Une mission essentielle pour éviter les risques de maladies mais aussi préserver la biodiversité, particulièrement les espèces protégées. Mais pas toujours facile de détecter ces carcasses ou préparations, dont l’état de décomposition varie, mais dont le « flux » est incessant. Derrière le poste de contrôle sont entassées les saisies de la veille : viande, boudins, végétaux et un petit carton enrubanné de scotch. (…)« Un singe, sanguinolent. Je vous assure que quand on découvre aux rayons X ce qui ressemble à une petite forme humaine, on a un coup au cœur », rapporte Adrien Clopier, l’adjoint au chef de brigade du terminal 2. C’est ici que sont interceptées environ 30 tonnes par semaine. La partie émergée de l’iceberg, « peut être 8 % », selon les hommes de terrain.
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Celui qui se dit mangeur de grenouilles ne met pas en cause les cultures des arrivants mais appelle à agir. Et vite. Cet été, les douaniers ont utilisé leur droit de retrait, affolés par les risques que ces cargaisons de viande de brousse leur font courir. »
Merci à Pangolin
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