Les propriétaires des Galeries Lafayette ont décidé de vendre le BHV à un petit acteur français de l’immobilier commercial. Comment l’expliquer ?
Le groupe SGM acquiert 80.000 mètres carrés de surface commerciale dans le centre de Paris
Cela peut paraître surprenant de voir la famille Moulin-Houzé se séparer d’un actif acquis en 1991. Il y a pourtant une logique. Le groupe Galeries Lafayette a été affecté par la crise Covid, ce qui a poussé à des fermetures à répétition des magasins. Il y a aussi eu la disparition des touristes chinois qui représentaient la moitié du chiffre d’affaires des Galeries. De plus, la progression du e-commerce continue et cela fragilise les boutiques en dur. Mais Anne Hidalgo a porté le coup de grâce en transformant la rue de Rivoli – qui sépare son Hôtel de Ville du BHV – en axe réservé aux vélos et aux taxis, mais interdit aux voitures. La maire de Paris a contribué à faire fuir une bonne partie des clients. Le BHV est un magasin de mode, mais aussi de bricolage et d’ameublement. Et on ne repart pas à vélo avec des tringles à rideaux. Alors, est-ce que le repreneur a une chance de relancer le BHV ? Le magasin perd de l’argent depuis des années donc cela ne s’annonce pas facile. Le repreneur n’est pas non plus très riche. Le groupe SGM de la famille Merlin va rajouter 80.000 mètres carrés dans le centre de Paris aux 300.000 qu’ils gèrent déjà dans des villes de tailles moyennes. Ils ont un savoir-faire et le positionnement du dernier grand magasin non positionné sur le luxe et plus tourné vers les Parisiens, pourrait finir par marcher. Mais si les banques ont prêté de l’argent ce n’est a priori pas parce qu’elles croient à un rebond, mais plus parce qu’il y a un bel actif immobilier dans tout le Marais.
