« Vous n’oserez pas couper une femme noire », a lancé Alice Diop en montant sur scène, quelques minutes après que la sécurité a exfiltré des planches une militante écologiste qui avait interrompu la cérémonie… Sorti en salles le 23 novembre, « Saint Omer » n’a pas connu un grand succès en salles (seulement 89 000 entrées), mais ce premier long-métrage de fiction de la cinéaste Alice Diop, 44 ans, qui avait déjà signé plusieurs documentaires come « Nous », a remporté à la Mostra de Venise le grand prix du jury et le prix du premier film en septembre 2022. « Saint Omer » confirme, donc, à domicile cette fois.
Cette après-midi d’octobre, elle me reçoit dans une charmante dépendance aménagée au fond de son jardin. Le bureau déborde d’essais et de livres de sciences humaines ; un cliché d’une marche pour Adama Traoré habille le mur du fond. Rares sont les journalistes à la rencontrer dans ce cadre intime, me glisse-t-elle.
César du court-métrage en 2017 pour Vers la tendresse, Alice Diop avait dédié sa récompense à Zyed et Bouna. La cinéaste évoque son expérience de femme noire qui veut rendre concret l’universalisme républicain.
A relire :
https://www.fdesouche.com/2022/12/22/scenario-incoherent-desert-absolu-monstrueusement-mal-dirige-grosse-deception-bien-que-descendu-en-flamme-par-nombre-de-ses-spectateurs-saint-omer-dalice-diop-est-en-passe-de-represe/