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La procureure Sylvie Guedes et Sylvain Janizewski, le chef du commissariat de Bergerac, font le point sur les chiffres

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« Il n’y a plus de filtre »

La procureure Sylvie Guedes et le patron du commissariat, Sylvain Janizewski ont accepté de décrypter ces données pour « Sud Ouest ». « La hausse se poursuit en 2022, constate Sylvain Janizewski. Les atteintes volontaires à l’intégrité physique ont augmenté de 10,5 % par rapport à 2021. » On dénombre entre 500 et 600 faits de violences (hors et dans le cadre familial) pour l’année 2022 sur le ressort du commissariat de Bergerac. « Toutefois, il faut pondérer ce chiffre car la délinquance générale augmente, mais dans des proportions moindres (+2,5%). On peut noter une baisse des atteintes aux biens. »

« On est désormais sur du business, la délinquance se structure, c’est un phénomène nouveau »

Pour la procureure, Sylvie Guedes, la « violence est de plus en plus organisée, notamment dans le cadre des trafics de stupéfiants ». « Les faits sont plus graves, il n’y a plus de filtre, on sort les grands moyens, expose la magistrate en poste depuis un an et demi. Le cœur de ville est bien impacté, ce n’est pas uniquement le fait des quartiers. » L’action menée dans les quartiers depuis trois ans a permis de réduire la délinquance. « Quand je suis arrivé, il y avait un point de deal à Naillac et, comme à Marseille, ils avaient affiché les tarifs et nous avons connu des caillassages », rappelle le chef de la police.

« Le mobile évolue, ajoute Sylvain Janizewski. On est désormais sur du business, la délinquance se structure, c’est un phénomène nouveau, qui n’existait pas il y a trois ans à mon arrivée. » Pour le chef de la police, tout cela participe à faire monter « un sentiment d’insécurité ». « On voit qu’il y a des rues blacklistées dans le centre-ville », observe le spécialiste.

Une grande réactivité

Rodéos, points de deal place Pélissière : pour la magistrate et le policier, il existe bien « une volonté de copier les banlieues », même si le « niveau de délinquance n’est pas le même ». Pour eux, Bergerac n’est pas « gangrenée » car la délinquance « existe mais ne s’enracine pas ». « La force des petits territoires comme le nôtre, c’est la rapidité de la réponse. Dès que le phénomène apparaît, on peut être réactif », estime Sylvain Janizewski. L’accent mis sur le trafic de stupéfiants a porté ses fruits. Les policiers ont ainsi démantelé 11 filières en 2022. Mi-mars, un réseau au rayonnement régional comparaîtra devant le tribunal judiciaire.

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Sud-Ouest


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