Depuis plusieurs mois, le Chili fait face à une forte vague migratoire et peine à la contrôler. Le Congrès a approuvé une loi pour déployer les forces armées sur ces territoires en tension, frontaliers du Pérou et de la Bolivie. Dans le grand nord, les militaires seront autorisés à réaliser des contrôles d’identité, des fouilles de véhicules et de bagages, ou encore à procéder à des arrestations.
Ce sont les régions d’Arica, de Tarapacá et d’Antofagasta qui sont concernées. Elles partagent plus de 1 000 kilomètres de frontières avec le Pérou et la Bolivie, et font face depuis plusieurs mois à une forte migration, des Vénézuéliens ou encore des Colombiens qui passent la frontière illégalement, rapporte notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné.
Quelque 400 personnes par jour, franchissent illégalement la frontière, se plaint le maire de Colchane, ville toute proche de la frontière avec la Bolivie. Les élus locaux, désemparés face à ces arrivées massives, restent dubitatifs quant au déploiement de l’armée. Ils estiment que les militaires ne pourront pas freiner la vague migratoire, mais que cela pourra peut-être servir pour renforcer la sécurité.
Car la délinquance et les crimes augmentent dans le grand Nord chilien. À Tarapacá, notamment, où le nombre d’assassinats a doublé en l’espace de quatre ans. Le procureur de cette région les attribue à des bandes criminelles étrangères avec des modes opératoires tout à fait différents des bandes chiliennes.
Il appelle toutefois à ne pas tomber dans le discours xénophobe. Car selon lui, le principal problème aujourd’hui, ce sont les mafias transnationales, qui profitent du flux migratoire pour pénétrer sur le sol chilien.