L’octogénaire dénonce des menaces et des effractions dans son appartement, mais aussi des agressions physiques. Elle a récemment demandé de l’aide à la municipalité de Nice pour être relogée.
Des poubelles déversées sous ses fenêtres, sa canne volée au distributeur de billets, sa porte d’entrée fracturée… Une octogénaire vivant au rez-de-chaussée d’un HLM de Las Planas, à Nice Nord, dénonce auprès de nos confrères de Nice-Matin le harcèlement qu’elle subit de la part de dealers du quartier.
Des menaces et des agressions depuis 2009, et qui empirent avec le temps. L’octogénaire se dit harcelée par “deux dealers, des jeunes du quartier”. Ces derniers n’apprécieraient pas qu’elle “refuse de [s]e taire” face au trafic de stupéfiants qui touche le quartier.
Des agressions physiques
Aujourd’hui, l’octogénaire vit avec un petit bout de papier sur lequel elle a écrit “attention, vous êtes filmés” et qu’elle a collé à côté de sa porte d’entrée après plusieurs effractions. Mais cela ne semble pas arrêter ceux qui la tourmentent. Elle explique avoir dû changer plusieurs fois ses serrures.
En 2019, ils se sont introduits chez elle, et ont dissimulé des sachets de cocaïne dans son manteau, raconte-t-elle. Il y a quelques semaines, elle a retrouvé de la morphine et du cannabis dans sa boîte aux lettres.Play Video
Mais au-delà des menaces et des tentatives d’intimidation, l’octogénaire dénonce aussi des agressions physiques. Elle explique avoir été agressée à la veille de Noël, portant encore aujourd’hui une attelle à la main droite. Elle raconte qu’une fois, une voiture lui a foncé dessus dans la rue, “pour [lui] faire peur”.
Elle a même installé des planches et du grillage à ses fenêtres pour éviter les effractions, et porte en permanence un sifflet autour du cou pour appeler à l’aide en cas de besoin.
Un sifflet autour du cou pour appeler à l’aide
Sa vie, c’est, depuis 2009, un appartement au rez-de-chaussée d’un HLM du quartier de Las Planas, fenêtres avec vue sur le trafic de drogue qui gangrène cette petite cité autrefois tranquille de Nice-Nord.
Sa vie, c’est, raconte-t-elle, agression sur agression. Elle sort un classeur épais rempli de plaintes, de certificats médicaux et de courriers. S’excuse de ne pas arriver à bien tourner les pages, exhibe sa main droite immobilisée par une attelle: “Il m’a blessée à la veille de Noël.” Le 22 décembre, fracture, opération.
Depuis, elle porte “jour et nuit un sifflet autour du cou pour appeler à l’aide en cas de problème”. “Je suis en danger parce que je n’aime pas les trafics de drogue en bas de chez moi et que je refuse de me taire, poursuit-elle. Moi, je n’ai pas d’espérance de vie mais pour les petits du quartier, pour les associations qui se battent pour qu’ils grandissent bien, on ne peut pas laisser faire.”
“Deux dealers, des jeunes du quartier” l’ont dans le viseur, dit-elle. “Ils me traitent de ‘‘balance’’, déversent leurs poubelles sous mes fenêtres, du papier toilette usagé, des joints, des cartouches de protoxyde d’azote, etc.”
(…) Elle a remplacé les fleurs à ses fenêtres par des planches et du grillage: “Je me barricade, je ne dors plus que deux- trois heures par nuit. Ils veulent ma peau. Je suis très fatiguée…”.