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REPORTAGE – Chaque soir, ou presque, des délinquants – des mineurs isolés étrangers, en écrasante majorité -, détroussent des touristes venus admirer la tour Eiffel.

«Le Trocadéro est devenu un point de fixation de la délinquance. C’est un peu le nouveau Barbès. Il y a beaucoup de vols à l’arraché et de vols avec violences», explique Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP). Depuis plusieurs mois, des badauds venus admirer la tour Eiffel – touristes en tête -, se font détrousser par des voyous souvent armés de couteaux ou de tessons de bouteille.

Ces délinquants sont à l’affût de la moindre opportunité : téléphone, montre, chaîne, bracelet…. Les mis en cause sont en écrasante majorité des mineurs isolés ou des jeunes majeurs sans-papiers, se prétendant souvent mineurs, originaires du Maghreb. Les mineurs isolés représentent environ 20% du total des gardes à vue dans le 16e arrondissement et 75% du total des mineurs déférés dans la capitale.

«J’évite de m’y promener avec ma copine»

Les riverains du Trocadéro le savent bien : le soir venu, mieux vaut éviter de s’aventurer sur la place ou dans les jardins. «Je ne rentre jamais seule en passant par le bas du Trocadéro le soir ou la nuit car je ne me sens pas en sécurité. Il y a des bandes qui traînent. On ne reconnaît plus la France», explique une jeune femme d’une vingtaine d’années qui vit dans le quartier. «Il y a pas mal de gens bizarres qui traînent le soir, j’évite de m’y promener avec ma copine», abonde un riverain.

Il est 20h30, mardi 14 juin, quand une quinzaine de policiers investissent le parvis de la place du Trocadéro. Quatre individus de type nord-africain sont isolés dans un coin, contrôlés et fouillés. Un peu plus loin, en haut des marches, un groupe d’une dizaine de jeunes est assis à l’écart. L’un d’eux porte un maillot de foot du Maroc, un autre celui de l’Algérie. Un véhicule de police stationné juste derrière eux ne semble guère les impressionner.

(…) Des effectifs de la BAC 75N (brigade anti-criminalité de nuit, NDLR) viennent notamment en renfort. Sur cette période, 38 opérations de police ont été menées conjointement par les effectifs du commissariat du 16e arrondissement et le département de contrôle des flux migratoires (DCFM) : 443 personnes ont été contrôlées et 102 OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) ont été prononcés. «La police interpelle mais la situation administrative des mis en cause rend les choses compliquées : certains ont plusieurs identités et des majeurs se disent mineurs. Et ceux qui bénéficient de l’excuse de minorité ne sont pas expulsables», déplore Matthieu Valet.

Le Figaro

(Merci à René)

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