Ce 15 mars, l’ONU célèbre la première journée « Journée internationale de lutte contre l’islamophobie ». Pour Naëm Bestandji, essayiste et auteur de « Le linceul du féminisme-Caresser l’islamisme dans le sens du voile » (Seramis), cet évènement marque une une nouvelle victoire de l’islamisme, qui veut imposer un délit de blasphème pour la religion musulmane.
Le lobbying politique de l’islamisme auprès des instances internationales, dont l’angle choisi est toujours la victimisation, connaît aujourd’hui sa consécration : le 15 mars a été choisi par l’ONU pour être la « journée internationale de lutte contre l’islamophobie ». La première a lieu aujourd’hui. L’ensemble de l’islamisme politique est en transe.
L’islamophobie est, comme la sémantique l’indique, la peur de l’islam. L’exprimer, critiquer, déclarer ne pas aimer cette religion, la caricaturer ou s’en moquer relève de la liberté d’expression, tout comme l’islamophilie. Or, pour les islamistes, et aujourd’hui l’ONU, seule l’islamophilie aurait droit de cité. Pour les partisans de la lutte contre l’« islamophobie », l’islam devrait donc avoir un statut particulier, un privilège d’intouchabilité. Tout obstacle à l’expression de cette religion, même à ses dérives, serait de « l’islamophobie » à combattre. La volonté d’établir un délit de blasphème au niveau mondial, uniquement valable pour l’islam, est bien vivace.
DÉLIT DE BLASPHÈME SPÉCIFIQUE À L’ISLAM
Pour faire passer la pilule, les partisans du terme « islamophobie » ambitionnent de fusionner une idéologie religieuse avec des individus pour ne plus distinguer l’offense à une religion de l’hostilité contre des personnes en raison de leurs croyances. Ils instrumentalisent la seconde (les discriminations que subissent des musulmans sont réelles et doivent être combattues) pour tenter d’interdire la première. Pour s’en défendre, ils affirment n’avoir aucun problème avec la critique de l’islam… sauf quand on le critique. De plus, ces mêmes partisans considèrent l’islamisme comme l’islam tout court, et les islamistes comme de simples pieux musulmans opprimés. Ainsi, toute critique de l’extrémisme musulman est considérée être une critique contre l’islam donc contre tous les musulmans. D’ailleurs, dans les pays musulmans, le terme « islamophobie » n’existe pas. Seul son synonyme est utilisé : offense à l’islam.
« On transforme l’islam en race, génétiquement incluse en chaque musulman “de naissance”. Le musulman, fidèle d’une religion censée être choisie, devient le Musulman, membre assigné à un peuple imaginaire. »
Le concept « islamophobie » va encore plus loin puisqu’il vise à faire de l’offense à l’islam une forme de racisme. On transforme l’islam en race, génétiquement incluse en chaque musulman « de naissance ». Le musulman, fidèle d’une religion censée être choisie, devient le Musulman, membre assigné à un peuple imaginaire. La liberté de conscience devient caduque. Cette confusion volontaire se retrouve dans la définition de l’ONU : « L’islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans. » Elle a le mérite de pointer le danger de ce terme : avoir peur de l’islam serait s’en prendre aux musulmans. Cela crée, de fait, une notion de blasphème spécifique à cette religion. C’est ce que souhaite l’islamisme pour tenter de faire taire toute opposition et dans l’espoir que, un jour, cela se traduise juridiquement dans le Code pénal. Voilà pourquoi l’usage du terme « islamophobie » est dangereux. Cette dérive de l’ONU pour faire du 15 mars la « journée mondiale de lutte contre l’islamophobie » est à l’initiative du Pakistan, rapidement rallié par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) dont le pays est membre. Tous sont peu connus pour leur respect des libertés religieuses…
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