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Au lendemain du coup de tonnerre ressenti au Palais-Bourbon, sourd au sein du camp présidentiel une profonde amertume. Qu’ils soient membres du MoDem, d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe et même de Renaissance, celui du chef de l’Etat, les élus ne digèrent pas le coup de force. « Les députés ont un goût amer en travers de la gorge », atteste Laurent Marcangeli, le chef des députés Horizons. « Pour des parlementaires qui ont bataillé pendant des semaines sur ce texte, évidemment c’est une frustration », pointe Aurore Bergé, son homologue chez Renaissance, qui souligne que quasiment 100 % des députés du parti présidentiel étaient prêts à aller au vote, quitte à le perdre. Se faisant porte-voix de ces élus, la députée des Yvelines a défendu jusqu’à la dernière minute devant Emmanuel Macron l’idée d’un scrutin, persuadée qu’à la fin des fins, les élus du parti Les Républicains (LR) qui manquaient pour atteindre la majorité, se seraient ralliés, soucieux de rester cohérents avec l’ADN de la droite.

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Qualifiés de « Playmobils » lors du premier quinquennat, où Emmanuel Macron disposait d’une majorité absolue à l’Assemblée, les députés acceptent mal d’avoir été cette fois sortis du jeu sur prérogative présidentielle. Et rappellent que les élections législatives de juin 2022, en n’offrant qu’une majorité relative au camp présidentiel, ont remis le Parlement au centre du jeu. « A partir du moment où le Parlement a changé, la méthode doit changer », souligne Aurore Bergé.

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La rancœur est d’autant plus forte que la plupart font leur retour ce week-end, après d’intenses semaines parisiennes, dans leurs circonscriptions, la peur au ventre.

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Le Monde

Les députés du camp présidentiel sont très remontés après l’usage du 49.3 ce jeudi après-midi pour faire adopter sans vote la réforme des retraites. La pilule est amère alors que le gouvernement n’a eu de cesse d’officiellement afficher son optimisme. De quoi abîmer profondément Emmanuel Macron et Élisabeth Borne.

De la colère dans le camp des oppositions bien sûr après la cartouche du 49.3 sur la réforme des retraites, mais pas seulement. La majorité présidentielle elle-même regrette l’utilisation de cette option institutionnelle par la Première ministre dans une ambiance chaotique.

“Bien que le 49.3 soit un outil constitutionnel, nous aurions dû aller au vote, pour respecter l’expression parlementaire et obliger à la responsabilité de chacun”, a ainsi jugé le député Modem Erwan Balanant sur son compte Twitter.

“Avoir plaidé jusqu’au bout en faveur d’un vote”

“Les députés sont sonnés”, assure encore un élu de la majorité auprès de BFMTV. Le sentiment est manifestement partagée. “Il y a beaucoup de colère et de frustration”, s’agace l’une de ses collègues.

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“Comme l’ensemble de mes collègues, on souhaitait aller au vote. (…) On ne mouille pas le maillot pour rien depuis des mois”, a encore regretté le député Renaissance Karl Olive au micro de BFMTV, tout en renvoyant la responsabilité sur les députés LR “totalement irrationnels”. “Le recours au 49.3 par le gouvernement est “très inquiétant sur l’état politique du pays”, nous a encore rapporté un ministre pas moins sévère.

La défaite d’une “nouvelle méthode de gouvernement”

Manifestement, l’argumentation d’Emmanuel Macron n’a pas convaincu. Le président Emmanuel Macron a assuré lors d’un conseil des ministres exceptionnel que son “interêt politique aurait été d’aller au vote”, a appris notre antenne. L’échec est pourtant total pour le chef de l’État qui avait promis “une nouvelle méthode de gouvernement” après les législatives.

BFM

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