Humilié, racketté, frappé, l’élève de 6e se sent maintenant incapable de retourner en classe et multiplie les crises d’angoisse. Désespérée, sa mère a porté plainte.
« J’en ai marre du collège, des bagarres, des insultes, des disputes… » Un matin, fin janvier, Wesley (le prénom a été changé) est à bout. Il saisit un couteau rangé dans la cuisine, et s’isole dans sa chambre. « J’ai voulu m’éventrer, je n’en pouvais plus », confie, deux mois plus tard, l’adolescent de 12 ans, les yeux baissés vers le sol.
[…]Son calvaire a commencé à la rentrée de septembre. Scolarisé en 6e dans un collège de l’Essonne, l’adolescent, bien plus grand que la moyenne et bon élève, se fait vite remarquer par quelques camarades. « Nous habitons Grigny, mais je n’ai jamais voulu le scolariser dans la commune. Certains collégiens n’ont pas accepté qu’un garçon de Grigny, aussi fort, aussi costaud, ne soit pas une racaille. Mais mon fils est comme ça. Je lui ai appris les bonnes manières. »
[…]Rapidement insultes et moqueries fusent dans la cour du collège. « On me dit que je suis moche, que je pue, que je suis stupide ou mal habillé. J’en ai marre qu’on m’humilie comme ça. » Dans un premier temps, Wesley garde tout pour lui. « J’ai compris que quelque chose n’allait pas quand il a commencé à me demander de l’accompagner au collège alors qu’il a toujours été indépendant. Il a commencé à mal dormir. À avoir mal au ventre le matin. À pleurer, puis crier. Jusqu’à se taper la tête contre les murs », décrit sa mère.
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