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Ce pari a intrigué François Gemenne. Directeur de l’Observatoire Hugo consacré aux migrations environnementales à l’université de Liège, en Belgique,le politologue, qui a participé à l’avant-dernier rapport du GIEC, précise que sa participation est bénévole et qu’il n’a pas touché de défraiement : les réunions ont eu lieu en visioconférence. « On n’a pas si souvent l’opportunité de discuter avec un grand patron de l’automobile. Or, ce secteur n’est pas le plus facile à décarboner », dit ce vulgarisateur des rapports du GIEC.
Il ne craint pas la récupération car ses positions sont connues : « La grande cause de ma vie, c’est l’ouverture des frontières. Je vais chercher des alliés partout où je peux. Je ne voudrais pas que la décarbonation amène des restrictions à la liberté de mouvement internationale. Dit brutalement, entre le changement climatique à 4 degrés et des frontières fermées, je choisis le réchauffement climatique », assume ce conférencier, qui dit combattre le localisme cher au Rassemblement national.
« La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas un but en soi, c’est un moyen pour garder la Terre habitable et elle ne le sera pas si on ne peut pas se déplacer plus loin qu’un trajet en train couchette. S’il ne faut garder le pétrole que pour une seule chose, ce serait les voyages en avion », estime le spécialiste des migrations, qui s’intéresse moins à la voiture.
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