À Vénissieux, de nombreux habitants sont d’origine étrangère. Alors il est positif, politiquement pour Michèle Picard (FCF), de brosser dans le sens du poil ces électeurs. Quitte à verser dans le communautarisme pur et dur (article initialement paru dans le dossier sur Vénissieux de LyonMag n°188 – Mars 2023).
Murat Yazar, conseiller municipal de la commune et président du conseil de quartier de Parilly, n’aurait pas hésité à enfreindre les lois concernant le tractage lors des élections municipales de 2020. Alors que la loi Toubon affirme que “tout tract électoral doit être rédigé en langue française”, l’élu a distribué sa propagande sur lesquels des appels en turc à voter pour Michèle Picard avaient été imprimés. Selon plusieurs témoignages, ces tracts ont été distribués à la sortie d’une mosquée et accrochée aux pare-brises de voitures.
Une infraction punie d’une amende de quatrième classe. Ces affichettes, vraisemblablement publiées il y a deux ans sur Facebook, ont été supprimées depuis, comme toutes les autres publications avant son élection au sein du conseil municipal de Vénissieux. Mais avant ce ménage, certaines ont donc fait l’objet de captures d’écran.
L’une datant de 2015, sème aussi le trouble. Cette année-là, Murat Yazar avait partagé à ses abonnés un article remettant en cause les événements de l’attentat du 11 septembre 2001 à New-York. Avec comme titre : Et si l’on vous disait qu’il n’y a jamais eu d’avions sur le World Trade Center ?
Murat Yazar est également un membre actif de l’association culturelle de la communauté islamique du Millî Görüs, collectif réputé très proche du pouvoir turc et que le gouvernement français avait attaqué en avril 2021. Ce qui n’a pas empêché Michèle Picard d’aller prononcer un discours, en 2019 à la fin du ramadan, à la tribune du collectif réuni dans la salle Joliot Curie à Vénissieux.
Au pied des tours du quartier des Minguettes, un bâtiment municipal est implanté entre deux parkings. Sur la devanture, deux mentions intrigantes ont été apposées : “salle municipale Claude Debussy” et à quelques mètres, de l’autre côté du bâtiment, “mosquée Essalem”. Selon Vénissieux Infos, le local est en fait la propriété du bailleur Alliade mais géré par la municipalité. A l’intérieur, les fidèles peuvent profiter de deux salles de prières dont l’une est réservée aux hommes et l’autre aux femmes.
Rien d’illégal, d’après le code général des collectivités territoriales, qui précise que “les locaux communaux peuvent être utilisés par les associations ou partis politiques qui en font la demande. Le maire détermine les conditions dans lesquelles ces locaux peuvent être utilisés. (…) Le conseil municipal fixe, en tant que de besoin, la contribution due à raison de cette utilisation”.
Pour favoriser les liens avec la communauté algérienne, un voyage de l’autre côté de la Méditerranée a été réalisé par les élus du PCF de Vénissieux en novembre. Durant cinq jours, quinze personnes dont de nombreux conseillers municipaux ont quitté l’est lyonnais pour Alger et Tipaza, non loin de la capitale. Les visites et rencontres se sont enchaînées à l’occasion des 60 ans de l’indépendance du pays.
Une soirée devait se tenir en janvier pour faire le bilan de ce périple. “Les liens familiaux entre les Vénissians et les Algérois sont nombreux, mais nous avons initié quelque chose de nouveau qui demande des suites“, résumait Pierre-Alain Millet, adjoint au maire, lors de son retour. De nouveaux événements vont ainsi voir le jour ces prochains mois.