« Ce sont les risques du métier. Ils m’ont manqué de respect. » Avec un aplomb et une désinvolture spectaculaires, le prévenu justifie les insultes et les violences qu’il a infligées à quatre fonctionnaires de police et deux agents municipaux ce 27 février dernier à la gare routière de Manosque. « J’avais quelques secondes de retard, j’ai alerté le chauffeur, il n’a pas voulu transiger » ajoute Charles Di, jeune majeur de 21 ans en rupture familiale dont l’enfance a été traumatisée par la violence paternelle. En fait, le ressortissant camerounais a placé son scooter au beau milieu de la chaussée, interdisant au chauffeur de bus d’engager le voyage vers Marseille. C’est ce dernier alerte alors la police nationale. Mais le voyageur contrarié refuse d’enlever son engin et se rebelle quand les forces de l’ordre veulent l’interpeller. Aux outrages succèdent les crachats. Une policière utilise sa bombe lacrymogène pour maîtriser le prévenu. Une version corroborée par une vidéo policière passée durant le jugement.
« Le premier à ne pas respecter les règles de vivre ensemble, c’est le prévenu » lâchait Maxime Gomichon, substitut du procureur de la République, rappelant que l’appelé à la barre est un familier de la rébellion. Le magistrat remettait sur la table une précédente insoumission perpétrée le 30 novembre dernier à l’égard de gendarmes venus l’interpeller. « Quand bien même l’expert psychiatre ne le juge pas dangereux, Charles Di ne maîtrise pas son impulsivité, déjà sanctionnée par cinq condamnations et 13 mois de prison avec sursis, qui doit être réprimée » ajoutait Maxime Gomichon. (…)
(Merci à René)