C’est une histoire digne des plus grands polars qui a été racontée devant le tribunal correctionnel de Nîmes (…) elle relate comment un couple originaire d’Annecy et de Cran-Gevrier a fait fortune grâce à un trafic international de faux billets.
En façade, rien de suspect. Tous deux louent un appartement à Cran-Gevrier et vivent du RSA et des APL. Mais en réalité, leur train de vie est tout autre puisqu’ils occupent une villa située au bord du lac, à Talloires, et circulent dans une Porsche Cayenne. Ils sont également amateurs de voyages, de montres et de vêtements de luxe et de sorties en hélicoptère.
Wahid Ouechtati – déjà condamné en Suisse en 2019 pour trafic de fausse monnaie – achetait des faux billets en Italie, à Naples plus précisément, puis les revendait à ses clients en France. Pour ne pas laisser de traces, il payait ses fournisseurs via Western Union et se faisait rémunérer en cryptomonnaie sur des sites spécialisés. Enfin, il convertissait régulièrement son cash virtuel en argent liquide sonnant et trébuchant.
Grâce à ce montage, et sachant qu’un faux billet de 100 euros coûte 12,50 euros, les enquêteurs ont pu déterminer qu’entre juin 2019 et février 2021, sur la base de 43 200 euros expédiés en Italie, Wahid Ouechtati a acquis pour 345 600 euros de fausse monnaie. Qu’il a ensuite revendu pour un montant compris entre 76 000 et 172 000 euros.
Dans son entreprise, l’Annécien a été aidé par sa compagne, Lorène Broncin, également titulaire d’un cryptocompte, et deux complices locaux : Malik Adda-Benattia (36 ans) et Anaïs Macri (34 ans).
À l’issue du procès, Wahid Ouechtati a été condamné à 5 ans de prison et 10 000 euros d’amende, Malik Adda-Benattia à 2 ans de prison et 10 000 euros d’amende, Lorène Broncin à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis et Anaïs Macri à 2 ans de prison dont 1 avec sursis.